Secret bancaire : la Suisse et le Luxembourg rassurés avant le G20

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à Bruxelles (Photo : Eric Feferberg)

[20/03/2009 15:15:04] BRUXELLES (AFP) Le Luxembourg, la Belgique et l’Autriche, mais aussi la Suisse, ont obtenu l’assurance des dirigeants de l’UE qu’ils ne figureront pas sur une liste noire des paradis fiscaux lors du sommet du G20, après leurs récentes concessions sur le secret bancaire.

“Le Luxembourg, l’Autriche, la Suisse” ont “pleinement accepté les standards de l’OCDE”, l’Organisation de coopération et de développement économiques, en matière de coopération fiscale et par conséquent, ils ne seront “plus sur la liste”, a assuré le Premier ministre tchèque Mirek Topolanek, dont le pays préside l’UE, lors d’un sommet européen à Bruxelles.

“Il y a une unanimité des 27 pour dire que les pays qui ont fait des concessions, le Luxembourg, l’Autriche et la Suisse, ne doivent pas être sur la liste des paradis non coopératifs”, a renchéri le président français Nicolas Sarkozy.

Ces pays étaient depuis plusieurs mois dans le collimateur de la communauté internationale, pour qui la crise financière s’explique aussi par le manque de transparence du système, autorisant tous les abus. Ils risquaient d’être pointés du doigt lors du prochain sommet du G20 de Londres.

L’annonce européenne a été accueillie comme un “signal positif” par la Suisse.

Le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker a indiqué de son côté avoir reçu une garantie de la France et de l’Allemagne lors de la réunion. “L’Autriche, la Belgique et le Luxembourg ne figureront pas sur la liste”, a-t-il dit.

Le président français, qui est co-prince d’Andorre, a estimé que la principauté n’avait “pas vocation à être sur la liste”, elle non plus, car elle “a annoncé (qu’elle allait) respecter la convention” de l’OCDE.

En revanche, il a adressé une mise en garde au Royaume-Uni, soulignant que ses territoires ne respectant pas les règles internationales, comme les Iles Caïmans, devaient aussi rentrer dans le rang. “La crédibilité de ce qu’on fera dépend de notre capacité à refuser toute exception”, a-t-il dit.

Et dans le cas contraire, “nos banques ne devront pas travailler avec des places qui seront sur la liste des paradis fiscaux”, a-t-il averti.

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à Bruxelles (Photo : Dominique Faget)

Paris et Berlin ont mené ces derniers mois la fronde contre les pays pratiquant le secret bancaire en Europe, brandissant la menace de mesures de rétorsion à leur encontre.

Face à la pression, la Belgique, l’Autriche, le Luxembourg ou la Suisse, mais aussi le Liechtenstein ou Andorre, ont annoncé coup sur coup un assouplissement de leurs législations nationales sur le secret bancaire.

La Belgique a elle annoncé sa suppression pure et simple dès 2010, au lieu de 2011 comme envisagé dans un premier temps.

Le Luxembourg et l’Autriche ont de leur côté accepté de coopérer avec les autres pays en échangeant des informations bancaires en cas de soupçons de fraude fiscale. Quant à la Suisse, elle a annoncé qu’elle allait se conformer aux standards de l’OCDE.

Si ces pays échappent bien aux foudres du G20, la température devrait un peu retomber en Europe sur le sujet, après la vive polémique ayant opposé Berne à Berlin depuis plusieurs jours.

Le ministre des Finances allemand Peer Steinbrück a provoqué un incident en comparant la Suisse aux “Indiens qui fuient devant la cavalerie” face aux menaces de liste noire. Il s’est attiré une pluie de critiques, certains en Suisse le comparant à un nazi.