Stock-options : le geste des dirigeants de Société Générale jugé insuffisant

[20/03/2009 18:47:40] PARIS (AFP)

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ège de la Société Générale à Puteaux (Photo : Joël Saget)

Les dirigeants de la Société Générale ont accepté provisoirement vendredi de ne pas exercer les milliers de qui leur ont été attribuées cette année, sans satisfaire le gouvernement qui souhaiterait les voir y renoncer purement et simplement.

La décision engage les dirigeants de la banque à ne pas convertir leurs stock-options en actions tant que l’établissement continuera à bénéficier de l’aide de l’Etat.

Le plan de stock-options prévoyait déjà qu’elles ne puissent pas être converties avant 2012.

Réclamée par la ministre de l’Economie Christine Lagarde, cette concession a été accordée “afin de favoriser un retour à une plus grande sérénité dans le débat sur la rémunération à long terme des dirigeants”, a précisé la Société Générale.

L’annonce, mercredi, de l’attribution de 70.000 stock-options au président Daniel Bouton et de 150.000 au directeur général Frédéric Oudéa avait en effet déclenché une très vive polémique, dans un contexte marqué par la grande mobilisation sociale de jeudi.

Pour tenter de calmer les esprits, la banque a également précisé, dans son communiqué, que les plans de stock-options de 2009 avaient bénéficié à 4.800 collaborateurs du groupe, en France et à l’étranger.

Mais le geste de la Société Générale n’a pas complètement satisfait le gouvernement.

Les dirigeants n’ont, en effet, pas renoncé à recevoir ces stock-options mais seulement à les convertir en actions tant que la banque bénéficiera de l’appui de l’Etat, qui lui a déjà prêté 1,7 milliard d’euros et lui permet de bénéficier de la Société de financement de l’économie française (SFEF) pour emprunter sur les marchés.

“Visiblement certains ont du mal à comprendre. Quand il y a un plan social, des aides publiques, les bonus, plans, stock-options, rémunérations annexes ne sont pas admissibles”, a ainsi déclaré Nicolas Sarkozy, depuis Bruxelles, quelques minutes après l’annonce de la Société Générale.

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éen de Bruxelles, le 20 mars 2009 (Photo : John Thys)

“On ne peut pas solliciter de l’argent public et faire un plan généreux de distribution d’actions et de bonus”, a-t-il ajouté.

MM. Bouton et Oudéa avaient annoncé mi-janvier avoir renoncé à leur bonus pour 2008, au même titre que l’ensemble des dirigeants des grandes banques françaises, à la demande de l’Etat qui s’était porté au secours du secteur bancaire.

“Tout cela ne semble pas opportun”, a-t-on commenté dans l’entourage de Mme Lagarde au sujet du plan de stock-options. Il serait “plus logique” d’y renoncer, selon la même source.

Outre la Société Générale, la seule autre banque française cotée susceptible d’attribuer des stock-options cette année est BNP Paribas, chez qui “aucune décision n’a été prise à ce jour”, selon un porte-parole. Crédit Agricole ne distribue jamais de stock-options et Natixis a décidé de ne pas en octroyer en 2009, tout comme en 2008.

La polémique intervient alors que le gouvernement a demandé mardi au Medef et à l’Association Française des Entreprises Privées (Afep) de définir un dispositif concret pour inciter les dirigeants d’entreprises qui licencient à renoncer à leur bonus. Société Générale sera créateur net d’emplois en 2009.

Jeudi, le Premier ministre François Fillon a mis en garde la présidente du Medef, Laurence Parisot, et menacé de légiférer pour encadrer la rémunération des dirigeants.

“Les parts variables (des rémunérations, ndlr) devraient, compte tenu de la situation économique, être variables à la baisse”, a-t-il ajouté.