Geste bien connu sur les rings, le jet de l’éponge est bien symbolique d’un knock out général ; et quand ce knock out atteint l’ensemble d’un pays et d’une région, on peut commencer à appliquer les théories de Darwin sur la disparition programmée des espèces.
Ce préambule, fait pour présenter ce papier consacré aux pays où tout le monde a jeté l’éponge et où tout le monde aux différentes strates de l’économie et de la société errent comme des zombies dans un tunnel sans issues, a été rédigé à la suite de la visite d’une région africaine sinistrée non pas par des catastrophes naturelles mais par l’homme lui-même :
– dans ces pays, les dirigeants qui ont pris leur part du gâteau dans le développement ont vu leurs réserves ”madoffisées” et sont tristes à mourir ;
– dans ces pays, les cadres perçoivent des salaires qui se dissolvent dans l’inflation comme dans de l’acide concentrée ;
– dans ces pays, la population n’attend plus rien ni de ses chefs qui les ont déçus ni des financiers qui, avec leurs beaux programmes de développement inachevé, viennent planter leurs panneaux d’information qui rouillent à travers un paysage devenu lunaire – etc.
Et cela donne des routes défoncées, une eau au robinet suspecte, une électricité défaillante, des équipements qui ont rendu l’âme depuis longtemps et des logements insalubres et une dignité que l’on a jetée aux orties depuis longtemps ….
Si dans un ring il y a au moins 2 boxeurs et un arbitre et des spectateurs, dans les structures de ces pays il n’y a plus rien ou presque, et le ring est envahi par des hordes de consultants et d’experts et de gens qui savent tous viennent à prix d’or au chevet de ces économies proposer des solutions souvent inadaptées et incongrues ; solutions qui ne survivent pas à leur concepteur et sont abandonnées dès leur mise en place, faute de maintenance, de budget, d’adaptation à un environnement donné, bref qui manquent de tout…
Alors vous voyez que je ne suis guère optimiste, et comme tout le monde, je jette moi aussi l’éponge pour finir ce papier et que me reste-t-il sinon l’espoir de finir par avoir de l’espoir ….