Celanese : la fermeture du site de Lacq fait craindre une contagion

[23/03/2009 14:11:12] PAU (AFP)

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Le géant américain de la chimie Celanese a annoncé lundi la fermeture de son usine de Pardies, qui emploie environ 350 personnes dans les Pyrénées-Atlantiques, provoquant de vives réactions d’élus et la crainte d’une contagion de perte d’emplois dans la région.

Le groupe chimique basé à Dallas, qui avait annoncé à la mi-janvier un examen de la rentabilité de cette unité implantée sur le bassin de Lacq, a fait connaître lundi dans un communiqué sa conclusion: l’usine “n’est plus viable économiquement” en raison de ses “coûts très élevés”.

La direction de Celanese assure avoir étudié “avec la plus grande attention” les propositions d’aide au maintien de l’usine qui lui ont été faites par les élus locaux et régionaux, ajoutant avoir “apprécié l’implication des représentants politiques locaux”.

Ces derniers ont réagi très vivement à l’annonce de la fermeture, dénonçant dans un communiqué commun “l’attitude inacceptable” du groupe chimique américain qui, selon eux, n’a “pas joué le jeu de la transparence”, et craignant une réaction en chaîne de difficultés pour les entreprises du bassin de Lacq.

Le président du Conseil régional d’Aquitaine, Alain Rousset (PS), le président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques ,Jean Castaings (UMP), et le député PS des Pyrénées-Atlantiques, David Habib, également président de la communauté de communes de Lacq, ont regretté “l?annonce brutale” de la fermeture du site.

Ces élus, auxquels Martine Lignières-Cassou (PS), maire de Pau, s’est “pleinement associée”, ont dénoncé “la méthode utilisée de décider ainsi dans l?urgence la fermeture de ce site sans concertation avec les autres acteurs de ce bassin d?emplois alors même que les activités de Yara et Air Liquide sont mises en péril”.

Yara, une entreprise chimique norvégienne et le groupe français Air Liquide, qui emploient au total quelque 200 salariés sur place, dans des productions étroitement tributaires de celles de Celanese, ont toutes deux fait savoir qu’elles devront mettre à l’étude les conditions de survies de ces deux unités.

Les représentants CGT et CFDT de Celanese, qui ne croyaient plus guère à la pérennité de l’usine, ont fait savoir qu’ils lutteraient désormais pour obtenir un maximum de mesures de reclassement et d’accompagnement social.

La direction a annoncé dès lundi ses propositions comportant notamment un plan de préretraites pour les salariés âgés de 55 ans et plus, un congé de reclassement de 9 mois pour tous les salariés et des aides pour la formation et le reclassement.

“Mais la reconversion des personnels de Celanese sera extrêmement longue et compliquée”, a souligné Alain Masse, responsable CGT, soulignant la “très grande spécificité” des métiers concernés et la moyenne d’âge “assez élevée” des salariés de l’entreprise.

Selon lui, ce sont au total quelque 2.000 emplois qui sont menacés, dans les entreprises du bassin mais aussi dans les transports routiers et ferroviaires concernés par leurs productions et jusque dans les activité de fret du port de Bayonne.

Les élus, qui en appellent à l’Etat pour la recherche d’un hypothétique repreneur, estiment que “c?est tout l?équilibre du bassin de Lacq et l?économie régionale qui peuvent être remis en cause” par cette cessation d’activité.

Celanese emploie 8.400 personnes dans le monde. Le groupe dispose d’une autre implantation en France, à Roussillon (Isère).