énéral du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn le 23 mars 2009 à Genève (Photo : Fabrice Coffrini) |
[23/03/2009 14:05:27] GENÈVE (AFP) La situation économique mondiale, sous la menace d’une récession globale pour l’année, reste “extrêmement inquiétante et difficile”, a estimé lundi à Genève le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn.
“La situation est inquiétante et difficile (…) elle constitue le premier revers en plus de 50 ans pour la croissance mondiale”, a expliqué M. Strauss-Kahn, faisant allusion à la prévision pour l’année du FMI d’une récession mondiale se situant entre 0,5 et 1%.
“Il y a une possibilité de reprise en 2010 mais cela dépendra de certaines conditions”, et en particulier “des politiques audacieuses mises en oeuvre par les gouvernements”, a-t-il ajouté, s’exprimant devant le conseil d’administration de l’Organisation internationale du travail (OIT).
“Il faut agir maintenant”, a-t-il insisté, appellant les gouvernement à commencer par relancer la “demande” dans la mesure où les politiques monétaires ont atteint leurs “limites” après l’utilisation par les banques centrales de mesures “non conventionnelles”.
Le directeur général du FMI a ainsi plaidé pour une série de mesures destinées à juguler la crise, à commencer par des plans de relance massifs et coordonnés des gouvernements. Le Fonds monétaire international a estimé que ces plans devaient se monter à 2% du produit intérieur brut.
“Nous en sommes à 1,7%, ce qui n’est pas exactement ce que nous avions demandé (…) mais dans l’ensemble ce n’est pas mal”, a fait valoir le Français, selon qui, globalement, “la coordination internationale n’est pas si mauvaise”.
Les vingt grandes économies mondiales (G20) doivent se retrouver le 2 avril à Londres pour coordonner la relance mondiale et travailler sur une restauration du secteur financier.
M. Strauss-Kahn a estimé ce volet essentiel, expliquant que les plans de relance “fondront comme neige au soleil sans un secteur financier qui fonctionne”.
Enfin, le directeur du FMI a insisté sur l’importance de l’aide aux pays émergents et plus pauvres, dont certains sont menacés “d’effondrement”.
“Il faut faire en sorte de restaurer leurs capacités d’attirer les investissements”, a-t-il indiqué, justifiant l’importance des plans d’aide du FMI à ces pays.
Pour cela, le fonds a besoin de “beaucoup de ressources”. L’Union européenne a promis la semaine dernière de renflouer le FMI à hauteur de 75 milliards d’euros.
Concernant ces aides, le directeur du FMI a précisé que le Fonds, critiqué il y a dix ans pour ses conditionnalités très budgétaires, allait poser une nouvelle “conditionnalité sociale”.
“Une partie de l’aide devra être utilisée pour protéger les plus vulnérables”, notamment avec la mise en place de “filets de sécurité” sociaux.
“Cette crise ne doit pas se transformer en chômage massif”, s’est encore inquiété M. Strauss-Kahn, rappelant que le Bureau international du travail craint 50 millions de chômeurs supplémentaires.