Alerte sur la consommation, premier moteur de la croissance

[24/03/2009 18:02:40] PARIS (AFP)

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énages en février

La consommation des ménages français a replongé en février, un recul “temporaire” pour le gouvernement alors que les économistes s’inquiètent de la “première alerte sérieuse” sur le seul moteur de la croissance à avoir résisté jusqu’à présent.

Les dépenses de consommation des ménages en produits manufacturés ont reculé de 2% en février, après avoir rebondi de 1,7% en janvier, a annoncé mardi l’Insee.

“C?est la première alerte sérieuse sur la consommation des ménages. Il faut remonter à avril 2008 pour retrouver un niveau de consommation mensuelle aussi bas”, relève Nicolas Bouzou (Asterès).

“Après la bonne performance de janvier liée aux soldes qui permettait à la France d?être le seul pays développé où la consommation augmentait sur un an, le mois de février a sonné le glas de la résistance française”, estime l’économiste Marc Touati (Global Equities).

La baisse de la consommation s’explique, selon les économistes, par le niveau de confiance faible des ménages et le recul du pouvoir d’achat lié à la hausse très rapide du chômage. Joue aussi, selon certains, la chute des crédits à la consommation.

“La situation financière des Français est meilleure que celle des Britanniques ou des Américains. Mais le renforcement de la perception de la crise et l?angoisse du lendemain conduisent forcément à la reconstitution d?une épargne de précaution pour parer aux éventuels coups durs”, observe Alexander Law (cabinet Xerfi).

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êtements pour nourrissons sur des étalages d’un supermarché (Photo : Daniel Janin)

La chute la plus spectaculaire a concerné les achats dans le secteur textile-cuir: -8,7%, en février après une flambée de +4,3 en janvier.

“La baisse de février reflète le contrecoup des fortes ventes en janvier”, nuance-t-on dans l’entourage de la ministre de l’Economie Christine Lagarde, en indiquant tabler sur une nouvelle hausse de la consommation au mois de mars.

En revanche, dans l’automobile, les achats se maintiennent (+0,2% après +2,6%), à un rythme ralenti, grâce à la prime à la casse.