USA : le Trésor et la Fed veulent une réforme profonde de la régulation financière

[24/03/2009 18:46:18] WASHINGTON (AFP)

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ésident de la Fed Ben Bernanke (g) et le secrétaire au Trésor Timothy Geithner, le 24 mars 2009 à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

Le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke et le secrétaire au Trésor Timothy Geithner ont plaidé mardi en faveur d’une “réforme complète de la régulation”, pour mieux contrôler les institutions présentant un risque pour l’ensemble du système financier.

“Le gouvernement et le Congrès doivent travailler ensemble pour instaurer une réforme complète de la régulation et combler les lacunes existantes en matière de contrôle” des institutions financières, a déclaré M. Geithner devant la commission des services financiers de la Chambre des représentants.

“Toutes les institutions et les marchés qui pourraient poser un risque pour l’ensemble du système seront soumis à un contrôle fort, passant notamment par l’imposition de contraintes idoines relatives à la prise de risque”, a ajouté M. Geithner lors de cette audition consacrée au sauvetage de l’assureur AIG.

“Nous devons faire en sorte que notre pays ne se retrouve jamais face à une situation” comme celle où se sont trouvées les autorités en septembre lorsqu’elles ont dû sauver in extremis AIG, qui menaçait de s’écrouler.

“Les régulateurs doivent faire respecter des normes, pas seulement dans le but de protéger le caractère sain d’institutions individuelles, mais pour protéger la stabilité du système dans son ensemble”, a-t-il ajouté.

Pour le ministre, il faut “créer une nouvelle autorité dotée d’un pouvoir de liquidation de manière que le gouvernement fédéral dispose des outils dont il a besoin pour défaire une institution de la taille et de la complexité d’AIG”.

L’assureur, qui a dû être sauvé de la faillite par l’Etat moyennant plus de 170 milliards de dollars, n’était supervisé que par le bureau des assurances de l’Etat de New York, alors qu’il était actif dans le monde entier.

La nécessité d’une refonte du système de régulation financière américain est apparue de manière criante après l’explosion de la crise des crédits immobiliers à l’été 2007. La question sera au coeur des débats des chefs d’Etat des grands pays industrialisés et émergents du G20, le 2 avril à Londres.

Le prédécesseur de M. Geithner, Henry Paulson avait présenté en avril 2008 son propre projet. Relégué ensuite au second plan par la nécessité de lutter d’abord contre la crise, le chantier n’a pas avancé, mais le président Barack Obama a assuré que cette réforme était l’une de ses priorités.

M. Geithner doit revenir témoigner jeudi devant la commission pour exposer ses plans de manière plus détaillée.

M. Bernanke a notamment estimé comme M. Geithner que le cas d’AIG témoignait “d’un besoin urgent de nouvelles procédures de liquidation pour les sociétés financières non bancaires”, sur le modèle de ce qui existe pour les banques.

Revenant sur le scandale provoqué par le versement de 165 millions de dollars de primes à des cadres d’AIG, M. Bernanke a jugé “complètement déplacé de verser des bonus élevés à des employés de la division qui a été la source de l’effondrement” de l’assureur, mais a affirmé ne pas avoir eu les moyens légaux de les empêcher.

MM. Bernanke et Geithner ont répété que les autorités n’avaient pas eu d’autre choix que de se porter au secours d’AIG en septembre vu l’imbrication de cette entreprise dans le système financier mondial.

“Sa faillite aurait pu déboucher sur une crise économique et financière mondiale du type de celle des années 1930 au conséquences catastrophiques pour la production, les salaires et l’emploi”, a déclaré M. Bernanke.