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[24/03/2009 15:08:52] PARIS (AFP) Raconter sa “vie de merde” (VDM) sur internet est un concept qui s’exporte bien: alors que le site viedemerde.fr lancé il y a 15 mois en France a trouvé son rythme de croisière, sa déclinaison en anglais connaît un démarrage en fanfare.
Sur le thème “ma vie c’est de la merde et je vous emmerde”, l’exercice consiste pour les internautes à rédiger de brèves anecdotes (300 caractères maximum) sur les petits déboires de leur vie quotidienne.
Le site français est “stable, avec 400.000 visites quotidiennes et environ 220.000 visiteurs uniques par jour”, a déclaré à l’AFP Guillaume Passaglia, 27 ans, co-fondateur de “Vie de merde” avec Maxime Valette, 20 ans. Depuis son lancement, VDM, financé par la publicité, a publié 6.000 anecdotes. Un livre “Vie de merde”, recensant les meilleures histoires, est paru chez Privé en octobre 2008.
Lancé fin janvier avec un troisième associé, Didier Guedj, 49 ans, le site en anglais F My life (fmylife.com) rencontre “un très gros succès” auprès des internautes américains, a déclaré M. Passaglia. Il a “recueilli en deux mois plus d’anecdotes que ne l’a fait le site français en un an”, indique-t-il.
“Nous avons 1,5 million de visites par jour sur le site FML en anglais, environ 1 million de visites uniques”, a affirmé M. Passaglia. Sur le réseau social Facebook, un groupe FML compte 842.000 fans.
Un livre est déjà dans les tuyaux. “Nous allons signer avec l’éditeur Random House”, indique le jeune homme.
“Le concept s’exporte bien. On va pouvoir l’adapter à plusieurs pays”, a déclaré cet ingénieur en informatique, basé à Reims, qui envisage des versions en espagnol, en russe, en allemand.
Aux Etats-Unis comme en France, les anecdotes tournent autour de la vie sentimentale, sexuelle ou le boulot. Les gens “ne parlent pas de la crise. Le but c’est de rire des petits malheurs du quotidien. Les gens se sentent mieux après avoir raconté leurs malheurs ou avoir lu celui des autres”, ajoute M. Passaglia.
“Je suis allé à un concert. J’ai laissé mon portefeuille à la maison pour éviter de me le faire voler ou de le perdre. Quand je suis rentré chez moi, j’avais été cambriolé et tous les dollars de mon portefeuille avaient disparu”, peut-on lire sur FML.
“Aujourd’hui, mon chef est revenu de quinze jours de vacances. J’avais fait un excellent travail. J’espérais avoir une promotion car j’avais amélioré les ventes en son absence. Mais il a seulement remarqué que j’avais fait crever sa plante”, raconte un anonyme toujours sur FML.
VDM -comme FML- ne retient qu’une petite partie (entre 1% et 1,5%) des anecdotes que le site reçoit. Ce sont les internautes eux-mêmes qui font le premier tri en votant pour les différents VDM proposés. Beaucoup d’anecdotes ne sont pas jugées intéressantes. “Ma copine m’a largué, ça ne fait pas en soi une histoire”, explique M. Passaglia. “On ne veut pas entendre parler des gros malheurs, des morts, des accidents…”, ajoute-t-il.
Le site en français reçoit 1.000 petites histoires quotidiennement et en retient dix à quinze. Le site en anglais en recueille 10.000 par jour et en publie une trentaine, selon M. Passaglia.