[24/03/2009 21:03:31] PARIS (AFP)
éalisé le 20 mars 2009 à Paris de logos des assureurs mutualistes Matmut, Macif, Maif (Photo : Eric Piermont) |
Les assureurs mutualistes Matmut, Macif et Maif ont officialisé mardi leur projet d’union, qui devrait voir le jour d’ici fin 2009, mais n’ont que peu précisé les bénéfices concrets attendus de ce mariage.
“Nous souhaitons créer un grand groupe mutualiste solidaire en conservant une grande indépendance, une grande liberté”, a déclaré Roger Iseli, directeur général de la Macif.
Concrètement, l’union des trois assureurs va prendre, d’ici fin 2009, la forme d’une Société de groupe d’assurance mutuelle (Sgam), sorte de holding chapeautant les trois groupes.
Ce type de structure constitue la principale forme d’union chez les assureurs mutualistes et est souvent préféré à la fusion.
Parmi les exemples récents, les mutuelles Maaf, MMA et GMF ont créé la Sgam Covéa, qui permet la mise en commun de moyens, notamment les plateformes de gestion, chaque établissement conservant son identité propre, sa marque et ses sociétaires.
Mais Macif, Maif et Matmut ne semblent pas encore prêts à aller aussi loin que Covéa dans leur rapprochement.
“Covéa est un exemple, mais ce n’est pas un modèle”, a lancé Roger Belot, PDG de la Maif.
Maaf, MMA et GMF ont, en effet, le même dirigeant, Thierry Derez, publient des comptes communs, disposent d’une plateforme unique de gestion des sinistres, AIS (Assistance indemnisation service), et de gestion d’actifs, mais aussi d’une même structure de réassurance.
Bien que partenaires de longue date, notamment sur le projet bancaire Socram banque ou via la plateforme de gestion Intermutuelles assistance (IMA), les dirigeants de Macif, Maif et Matmut n’envisagent aucune de ces options.
Le président de la Macif, Gérard Andreck, a seulement évoqué mardi la possibilité d’une présidence tournante pour la structure de tête.
“Nous devons optimiser ce qui se fait, mais pas uniformiser l’ensemble”, a estimé le PDG de la Matmut, Daniel Havis, pour qui regrouper la gestion des sinistres reviendrait à “fusionner” les trois mutuelles.
“Pas question de fusion”, a expliqué M. Belot. “Nous avons chacun une marque forte. Notre identité sera respectée”, a-t-il ajouté.
En l’état, les synergies attendues du projet sont donc floues, tout comme ses orientations stratégiques, même s’il est question d’un “élargissement global de l’offre” pour l’ensemble des assurés.
“Dans un environnement concurrentiel de plus en plus tendu et face à des exigences réglementaires croissantes, l’objectif (…) est de renforcer les positions respectives de chaque mutuelle et de favoriser leur développement”, avancent les trois mutuelles.
Reste l’effet de taille, mentionné par M. Belot, avec la constitution d’un grand pôle mutualiste fort de 9,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 10,8 millions de clients, aussi appelés sociétaires (chiffres à fin 2007).
Le poids du nouvel ensemble sera particulièrement important en assurance de dommages (auto et habitation), où il prendra la première place en France avec notamment plus de 11 millions de véhicules assurés.
Le rapprochement devrait également favoriser la “maîtrise des coûts” et permettre aux trois assureurs de proposer le “meilleur rapport qualité/prix”, selon M. Belot.
Il va aussi profiter à leurs fonds propres, même si les trois mutuelles ont soutenu que ce mariage n’était pas dicté par la santé financière d’une ou plusieurs d’entre elles.
“Nos mutuelles sont solides et très correctement dotées en fonds propres”, a assuré Daniel Havis, PDG de la Matmut.