Roumanie : prêt FMI-UE-Banque mondiale de 20 milliards d’euros

[25/03/2009 12:07:47] BUCAREST (AFP)

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à Bucarest (Photo : Daniel Mihailescu)

La Roumanie va bénéficier d’un prêt d’environ 20 milliards d’euros sur deux ans du Fonds monétaire international (FMI), de l’Union européenne (UE) et de la Banque mondiale pour faire face à la crise, a annoncé mercredi à Bucarest un responsable du FMI, Jeffrey Franks.

La Roumanie est le 3e pays membre de l’UE, après la Hongrie et la Lettonie, à bénéficier d’un tel plan de soutien de la part des bailleurs de fonds.

Sur ce montant, 12,9 milliards d’euros viendront du FMI, 5 milliards de l’UE, entre 1 et 1,5 milliard de la Banque mondiale et la différence de plusieurs autres institutions, dont la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), a précisé M. Franks.

“Ce prêt vise à limiter les effets d’une forte chute des flux de capitaux, tout en réduisant les déficits extérieur et budgétaire”, a indiqué le FMI dans un communiqué.

Selon des sources proches des négociations, l’argent du Fonds sera utilisé pour couvrir les réserves en devises de la Banque centrale, tandis que le prêt de l’UE permettra de financer le déficit budgétaire.

La réduction du déficit public, qui s’était élevé à 5,28% du PIB en 2008, figure d’ailleurs parmi les conditions accompagnant ce prêt car “le gouvernement roumain ne peut plus se permettre le luxe d’un déficit important”.

Selon un communiqué de l’Ecofin et de la Commission européenne, ce déficit devrait néanmoins rester très supérieur au taux imposé par le traité de Maastricht, soit 5,1%, avant de descendre en-dessous de 3% en 2011.

Le Fonds souhaite également une “réforme du système des salaires dans le secteur public”, dont la facture a doublé ces quatre dernières années, ainsi que du système des retraites, qui exerce une “pression énorme” sur le budget.

Le FMI table en outre sur une reprise du crédit, en forte baisse ces derniers mois en raison d’un manque de liquidités et d’une prudence accrue des banques.

Ce prêt permettra à la Banque centrale d’assouplir sa politique monétaire, en réduisant graduellement le taux des réserves obligatoires, qui est actuellement de 40%.

La délégation du FMI doit se rendre à Vienne pour s’entretenir “jeudi avec les principales banques étrangères opérant en Roumanie afin d’obtenir leur soutien”, a indiqué M. Franks.

Bucarest veut s’assurer ainsi que ces dernières ne rapatrieront pas les capitaux qui seraient rendus disponibles suite à la baisse des réserves obligatoires.

Face aux craintes des syndicats sur le coût social trop élevé de cet accord, le FMI a souligné que le “programme prévoit une hausse des allocations destinées aux programmes sociaux et des mesures de protection pour les retraités et les fonctionnaires publics les plus vulnérables”.

Les conditions imposées à la Roumanie sont “ambitieuses mais réalistes” et “adaptées au pays”, a commenté M. Franks, précisant qu’un premier versement du du FMI, de 5 milliards d’euros, devrait intervenir “d’ici quelques mois”, vraisemblablement en mai, le temps pour le conseil d’administration d’approuver cet accord.

La BERD, premier investisseur institutionnel en Roumanie, s’est déclarée prête à contribuer au programme avec 500 millions à 1 milliard d’euros sur deux ans, la moitié devant aller au système financier et la différence à l’économie, notamment l’énergie et les infrastructures.

Le gouvernement de coalition roumain, qui possède une large majorité au Parlement, ne semble pas menacé, contrairement à la Hongrie et la Lettonie où les gouvernements ont démissionné quelques mois après des accords identiques avec le FMI et d’autres institutions internationales.