ésidente socialiste de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal, le 25 mars 2009 dans une usine Heuliez à Cerizay (Photo : Frank Perry) |
[25/03/2009 18:20:17] CERIZAY, Deux-Sèvres (AFP) Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a annoncé mercredi à Cerizay (Deux-Sèvres) aux salariés de l’équipementier Heuliez, menacé de cessation de paiement en avril, que “l’Etat est là” pour aider l’entreprise mais que “la situation est difficile”.
“Je suis venu vous tenir un discours de vérité. L’Etat est prêt à investir 10 millions d’euros et plus s’il le faut, mais pas tout seul, avec un partenaire industriel”, a rappelé Luc Chatel, devant 500 salariés et la socialiste Ségolène Royal au premier rang, rassemblés dans une chaîne de production.
“Il faut regarder la réalité en face. La situation est difficile. Un repreneur n’a pas été retrouvé en six mois, en huit jours cela paraît difficile. Nous faisons notre maximum. L’Etat ne vous laissera pas tomber quelle que que soit la situation”, a-t-il ajouté.
“On va se retrousser les manches pour construire un nouvel Heuliez”, a-t-il conclu, applaudi par des salariés.
Auparavant, M. Chatel qui est aussi secrétaire d’Etat à l’industrie avait visité une chaîne de production dans laquelle était présentée la voiture électrique “Friendly”.
“Hier, il y avait zéro euro, aujourd’hui, il y a 10 millions d’euros (d’aide, ndlr). C’est un pas important, une première étape”, s’est réjoui Ségolène Royal.
“On ne pourra plus dire qu’il n’y a pas de projet industriel. La voiture électrique grand public existe. Arrêtons de tergiverser. On n’a pas le droit de couler une telle entreprise. Ce sont souvent les petites sociétés qui mettent au point les procédés les plus innovants. Cela suscite des jalousies”, a-t-elle ajouté, également applaudie.
A ceux qui s’inquiétaient d’un redressement judiciaire, solution qui peut arriver si Heuliez ne trouve pas rapidement 45 millions d’euros, somme dont il a besoin notamment pour lancer la production de “Friendly”, la présidente de la région Poitou-Charentes a asséné: “Pas question de plan social. Des constructeurs ont été renfloués sans nouveau produit. Heuliez peut être aidé”.
“Nous ne sommes pas rassurés. On se heurte à un mur. Aide de l’Etat ou non, on a toujours besoin de financement supplémentaire”, a déclaré Emile Bregeon, délégué syndical CFDT.
“Les salaires du mois de mars pourraient ne pas être entièrement payés par Heuliez”, a alerté le syndicaliste, qui craint un redressement judiciaire.
Les salariés pour leur part restaient inquiets. Pour Nadine, “on nous abandonne. L’Etat n’en veut pas, de notre voiture électrique. Ou il veut la donner à d’autres”. “Il y aura de la casse. C’est inéluctable”, juge Christian, avis partagé par la majorité des salariés “prêts à se battre jusqu’au bout”.