En
prenant l’avion pour Dubaï, je suis surprise, d’entrée de jeu, par le
sentiment contradictoire qui s’empare de moi. Un mélange de jalousie et
d’admiration, sans doute ! D’ailleurs, la crise aidant, bien du monde
observe avec une attention très particulière ce qui se passe à Dubaï.
Écroulement, décélération, ténacité ? Le système résistera-t-il ? Le modèle
de développement, s’il en est un, saura-t–il être performant ? Crise ou pas
crise, Dubaï fait envier. Dubaï fait rêver. Assurément, elle ne laisse
indifférent ! Mon vol sur la fameuse compagnie «Emirates Airlines» est
retardé de 1h20. Voilà un premier mauvais point.
L’image de marque a été tellement matraquée et divinement «marketée» que,
du coup, les retards «habituels» des avions en viennent à devenir un
outrage ! Et oui, qu’est-ce que je croyais ? Pensais-je vraiment qu’à coups
de milliards et de publicité, on pouvait d’un coup de baguette magique les
gommer ? Il m’a fallu un voyage entre Tunis et Dubaï. Il m’en faudra un
autre, entre mon avion et la sortie du gigantesque aéroport. A peine
arrivée, je suis trimbalée entre les services de l’immigration, l’empreinte
de l’iris, la banque, le change, le visa,… Bref, la procédure dure plus de 40
minutes. Juchée sur mes hauts talons, je n’ai pas boudé une seconde. Et pour
cause ? Le terminal n°3 est une merveille de technologies, de performances
et d’architecture. Il garde en plus, une part belle au contact humain.
Les hôtesses au sol sont nombreuses à vous orienter. Les employés faisant
office d’agents d’accueil ou d’orientation sont chargés d’indiquer les desks
de contrôle de police aux clients sont tous vêtus de blanc avec une «dechdecha» (tenue traditionnelle émirati) immaculée et parfaitement
repassée. Leurs barbes sont toutes fraîchement rasées. Je n’ai pas trouvé
l’ombre d’un ongle incarné à leurs doigts débordant des mules qu’ils portent
aux pieds. Et Dieu seul sait, si je n’ai pas cherché ! Allez savoir pourquoi
je vois en ces détails, la rigueur et le souci de la performance ! Le comble
du plaisir, quand on arrive à la police est de découvrir qu’il y a des desks
pour les Emirati, quoi de plus normal, et d’autres pour les autres !
Autrement dit, nous autres les Maghrébins, les ressortissants de la
communauté européenne, les Asiatiques … Cela existe dans d’autres aéroports
du monde, mais vraiment à Dubaï, cela dégage une saveur particulière !
Vraiment, rien pour que ce plaisir, je pardonne les 45 minutes de voyages
dans l’entre de l’Aéroport International de Dubaï. Alors que je me disais
que cet aéroport est assurément l’un des plus performants du monde,
j’aperçois un monsieur d’un certain âge en grande confidences avec une de
mes connaissances.
Le temps de m’approcher des deux messieurs, j’entends : «Le jour où j’ai
atterri à l’aéroport de Kuala Lumpur, j’étais fière d’être musulman. Le jour
où j’ai découvert Dubaï, je suis devenu fière d’être arabe». Sans
commentaires. A chacun ses codes. A chacun ses grilles de lecture. A peine
sortie de l’aéroport, je m’engouffre dans un «pink taxi». Adorable
l’attention ! Ces taxis, conduits exclusivement par des femmes coiffées de
foulards, aux toits souvent ouvrants et roses, sont des voitures à la
disposition de celles qui souhaiteraient effectuer des trajets sans être
indisposés par les regards arrogants d’une gente masculine qui abuserait
d’un «zieuttage désobligeant». Ils ont vraiment pensés à tout ces dubaïotes!
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