Scandale politique au Japon : révélations sur le ministre de l’Economie

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ût 2008 (Photo : Toru Yamanaka)

[26/03/2009 08:05:08] TOKYO (AFP) Le ministre japonais de l’Economie, Toshihiro Nikai, était sur la défensive jeudi après des révélations de la presse sur le financement prétendument illégal de son comité de soutien, deux jours après l’inculpation d’un proche du chef de l’opposition dans une affaire identique.

“Nous avons tout fait dans le respect de la loi sur le contrôle du financement politique”, a affirmé M. Nikai, interrogé par des journalistes au sujet d’un nouvel épisode de l’affaire Nishimatsu, groupe de BTP au centre d’un scandale qui éclabousse une partie de la classe politique.

Le quotidien à grand tirage Yomiuri Shimbun et d’autres médias japonais ont affirmé jeudi, sans donner leurs sources, que le groupe Nishimatsu Construction avait versé 3 millions de yens (22.500 euros) par an, au moins à partir de 2006, à un comité de soutien affilié à M. Nikai.

La loi japonaise autorise les entreprises à donner de l’argent à des partis politiques, mais pas à des hommes politiques ou à leur comité de soutien.

Selon le Yomiuri, l’argent de Nishimatsu a été versé au nom d’une soixantaine de ses employés, sans leur en demander l’autorisation, et a servi à payer le loyer des bureaux de ce comité de soutien à Osaka (centre-ouest).

Le versement de cet argent n’apparaissait pas clairement dans les comptes du comité de soutien ni dans ceux de l’antenne locale du Parti libéral démocrate (PLD, droite), le parti au pouvoir dont est membre M. Nikai, a ajouté le journal.

Le parquet de Tokyo soupçonne une violation de la loi, a ajouté le Yomiuri.

Responsable du puissant ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti), M. Nikai avait déjà été cité par la presse comme l’un des bénéficiaires des financements occultes de Nishimatsu, mais aucune précision n’avait été donnée sur l’utilisation de ces fonds.

L’affaire avait connu un nouveau rebondissement mardi, avec l’inculpation du secrétaire du chef de l’opposition japonaise, Ichiro Ozawa, pour violation de la loi sur le financement politique.

Président du Parti démocrate du Japon (PDJ, centre) et favori des élections législatives de septembre, M. Ozawa a écarté toute démission et réaffirmé qu’il voulait porter son parti au pouvoir.