ésidente du Medef Laurence Parisot, le 24 mars 2009 à Paris (Photo : Mehdi Fedouach) |
[26/03/2009 10:36:13] PARIS (AFP) La présidente du Medef Laurence Parisot a jugé “compréhensible” qu’une entreprise recevant l’aide de l’Etat ait “des obligations” sur les rémunérations de ses dirigeants, dans une lettre adressée aux ministres du Travail et de l’Economie, que s’est procurée l’AFP jeudi.
Le gouvernement avait sommé le Medef et l’Association Française des Entreprises Privées (Afep) de définir un dispositif incitant les dirigeants d’entreprises qui licencient à renoncer à leurs bonus avant le 31 mars, faute de quoi il légiférerait.
“Il est tout à fait compréhensible qu’une entreprise recevant une aide publique spécifique ait en contrepartie des obligations définies dans un cadre bilatéral avec les institutions qui la soutiennent”, écrivent Laurence Parisot et Jean-Martin Folz, le président de l’Afep, aux ministres de l’Economie, Christine Lagarde, et du Travail, Brice Hortefeux.
Dans cette lettre envoyée mercredi soir, Mme Parisot et M. Folz affirment en outre vouloir “sensibiliser au plus haut point tous les chefs d’entreprise sur la dimension éthique de leurs décisions”.
Ils renvoient à leur code de gouvernance, élaboré en octobre, qui en “appelle à la nécessaire +prise en compte de l’intérêt général de l’entreprise+”.
“Nous avons l’intention d’en organiser la diffusion la plus large possible ainsi que l’accompagnement pédagogique indispensable”, soulignent-ils, affirmant qu’ils feront “tout pour faire appliquer le code Afep-Medef”.
Mercredi soir, Laurence Parisot avait affirmé qu’elle ne “s’oppos(ait) pas à (une) loi” sur la rémunération des dirigeants, tout en redisant que “l’autorégulation (pouvait) apporter beaucoup, peut-être même plus que des lois”.
Une décision -peut-être par voie réglementaire- pourrait être prise en début de semaine prochaine sur la question, selon le gouvernement.
Le ministre chargé de la Relance Patrick Devedjian a réaffirmé jeudi que si les dirigeants d’entreprises ayant reçu une aide de l’Etat refusaient de limiter leur rémunération, il faudrait “prendre des mesures réglementaires ou législatives”.
La polémique a enflé ces derniers jours sur les rémunérations au bénéfice de certains hauts cadres d’entreprises en difficulté, voire bénéficiant d’aides publiques: stock-options à la Société générale, “parachute doré” chez Valéo, bonus pour Cheuvreux.