Le logo du Medef (Photo : Jean-Pierre Muller) |
[26/03/2009 12:29:31] PARIS (AFP) Les pouvoirs publics ont les moyens d’agir pour limiter les abus dans les bonus attribués aux dirigeants d’entreprises sans passer par une loi, qui créerait plus de difficultés qu’elle n’en résoudrait, a estimé jeudi le président du comité d’éthique du Medef, Robert Leblanc.
“A quoi bon faire une loi qui, comme toute loi, sera trop générale et créera plus de difficultés qu’elle n’en résoudra de problèmes”, s’est interrogé le responsable du Medef sur France Info.
“Le sujet, ce n’est pas de faire une loi. Je ne crois pas que ce soit une solution”, a-t-il estimé, soulignant que “de toute façon elle ne peut avoir d’effet rétroactif” sur les contrats déjà signés concernant la rémunération des dirigeants.
“Il faut agir de manière exécutive (…) Quand l’Etat intervient dans une entreprise, il y a un moyen de le faire concrètement. C’est au moment où on apporte de l’argent qu’il faut signer des contrats” posant un certain nombre de conditions sur les rémunérations, a estimé M. Leblanc.
“Quand l’Etat est actionnaire quelque part, qu’il exerce son pouvoir d’actionnaire et qu’il intervienne!”, a-t-il ajouté, citant l’exemple de Valeo, dont l’Etat détient 8% du capital et qui a attribué un “parachute doré” de 3,26 millions d’euros à son ex-Pdg malgré de piètres performances.
Le gouvernement a sommé le Medef et l’Association française des entreprises privées (Afep) de définir, avant le 31 mars, un dispositif incitant les dirigeants d’entreprises qui licencient à renoncer à leurs bonus, faute de quoi il légiférera.
Le Medef “n’a pas d’autorité réglementaire, on n’est pas là pour écrire une loi ni un règlement (…) on est un garde-fou”, a rappelé M. Leblanc.
“Aujourd’hui, il y a des choses qui deviennent inacceptables (…) Ca dépend réellement de la taille des entreprises de leur performance”, a-t-il précisé, reconnaissant que le “sens de l’équilibre a été perdu par certaines personnes”.