ésident Barack Obama, le 26 mars 2009 à Washington (Photo : Mandel Ngan) |
[26/03/2009 23:33:02] WASHINGTON (AFP) Le président Barack Obama a inauguré jeudi un nouvel exercice de démocratie de masse en répondant en public aux questions posées par des dizaines de milliers d’Américains via internet.
M. Obama n’a pas répondu à chacune des 104.129 questions soumises par 92.925 personnes, au cours de ce que ses chargés de communication ont vanté comme la première réunion publique en ligne d’un président des Etats-Unis, visible en direct sur le site de la Maison Blanche.
Il n’a répondu qu’à quelques-unes d’entre elles, censées être les plus populaires. La Maison Blanche avait donné environ 36 heures aux Américains pour soumettre leurs questions, et pour voter pour celles qui leur paraissaient les plus importantes. Plus de trois millions et demi d’Américains ont voté.
Parce que les Etats-Unis connaissent leur pire récession depuis la Grande dépression des années 30 et parce que le combat contre la crise est l’entreprise de tous les instants de sa jeune administration, M. Obama n’avait guère posé qu’une condition: que les questions portent sur l’économie.
L’appel à questions, cependant, était libre, a insisté la Maison Blanche. Cela a permis que, parmi les questions les plus fréquentes, en apparaisse une relative à la légalisation de la marijuana.
Le porte-parole de M. Obama, Robert Gibbs, a clairement sous-entendu qu’un certain groupe favorable à une telle légalisation avait peut-être mobilisé ses membres pour exploiter ce forum unique.
Avant même que M. Obama, en présence d’une centaine d’Américains, ne se fasse lire par un collaborateur du vice-président certaines des questions plébiscitées par les internautes, la nouvelle s’était répandue que la légalisation de la marijuana était un sujet de vif intérêt sur le site de la Maison Blanche.
M. Obama ne s’est pas dérobé: “Je ne sais pas quelle conclusion il faut en tirer sur le public en ligne”, a-t-il plaisanté, “mais cette question a remporté un grand succès. Nous voulons veiller à ce qu’on y réponde. La réponse est: non, je ne crois pas que cela soit une bonne stratégie de croissance économique”.
Plus sérieusement, s’il s’agissait, comme M. Obama l’avait signifié par avance, de disposer d’un “instantané de ce qui compte pour les Américains à travers le pays”, il aura eu la confirmation qu’ils s’inquiètent de la délocalisation de leurs emplois, pour le paiement de leur loyer, pour le financement de leurs études, autant de sujets de préoccupation pour lui-même.
Il a répondu avec pédagogie et gravité, prévenant les Américains qu’ils n’avaient pas encore touché le fond du chômage. Il leur a annoncé d’imminentes dispositions en faveur de l’industrie automobile menacée de faillite. Il a défendu son action, à un moment délicat de sa jeune présidence.
Pour parler de couverture santé, il a invoqué le combat de sa mère atteinte (et morte) d’un cancer des ovaires pour obtenir la prise en charge de ses frais médicaux.
M. Obama entendait ainsi tenir la promesse d’ouvrir davantage la Maison Blanche aux Américains, et de s’en remettre pour cela à ces nouvelles technologies qui l’ont tant aidé pendant sa campagne.
Comme le président Franklin Roosevelt tâchait de rassurer les Américains par ses causeries au coin du feu retransmises par la radio au cours de la Grande dépression, M. Obama tâche de rallier le soutien de ses compatriotes à un moment où son gouvernement est engagé dans un combat sur tous les fronts contre la crise.
Cette première réunion publique en ligne était une “expérience”, a-t-il dit. Son porte-parole a dit qu’elle serait renouvelée.