Invité à l’émission ‘’A vous de juger’’ sur France2, le 26 mars 2009, animée par
Arlette Chabot, le directeur général du Fonds monétaire international,
Dominique Strauss-Kahn, a estimé possible la reprise économique au début de
l’année prochaine, et donc d’un début de sortie de crise. A condition que…
Pour lui, les trois clés de la reprise de croissance, c’est d’abord, un
soutien budgétaire indispensable aux établissements bancaires ; ensuite,
faire en sorte que cet argent apporté parvienne aux entreprises. Selon lui,
les Européens et les Américains ont déjà amorcé ces deux premières
solutions. Toutefois, DSK pense que la principale clé pour sortir de la
crise consiste à nettoyer le secteur bancaire, «afin, dit-il, de faire
disparaître les actifs dits “toxiques”». Le FMI évalue ces actifs toxiques à
plus de 1.700 milliards d’euros. «On ne sort pas de la crise, quel que soit
l’argent qu’on met pour la relance –et il faut le mettre– si on n’assainit
pas le secteur bancaire (…)”, a-t-il déclaré.
Cependant, ces trois solutions ne sont pas des formules magiques, mais
leur mise en place est à même de raccourcir la durée de cette crise et/ou de
la rendre moins douloureuse.
Sans doute ses amis socialistes –notamment français- ont été déçus par
ces propos de DSK, eux qui voulaient que le gouvernement français distribue
de l’argent frais aux Français.
En phase avec l’action du gouvernement français ? Oui, à plusieurs
égards. Alors DSK, allez-vous être le Premier ministre de M. Sarkozy ? Sa
réponse est illisible même s’il affirme que “… ce n’est pas sérieux… on ne
sortira pas de la crise par la combinaison politique”. Tout en ajoutant que
: “Il y a beaucoup de compétences partout, moi j’exerce mon mandat, je le
fais au FMI, j’essaie de le faire du mieux que je peux” (…) je joue mon
rôle. Que les autres jouent le leur”.
Rappelons également que tout au long de l’émission, le patron du Fonds
n’a pas cessé de dire qu’il ne faut pas oublier les pays pauvres et ceux
émergents. D’ailleurs, le ministre égyptien des Finances, Youssef
Bouthros-Ghali, présent lui aussi sur le plateau de France2, soulignera que
l’impact de cette crise peut être douloureux sur les économies des pays
d’Afrique et d’Asie que sur celles des pays développés.
‘’Cette crise contient, certes, des aspects techniques, mais il s’agit
surtout d’une crise des valeurs, et donc une crise morale’’. A ce sujet, il
estime qu’il se pose un problème de partage des richesses aussi bien dans
les différents pays mais aussi au sein des entreprises. C’est pour cette
raison que DSK en appelle aux chefs d’entreprise pour qu’ils ‘’jouent la
solidarité de la répartition des difficultés, et qu’ils prennent leurs
responsabilités’’. Et il ajoute : “il y a un moment où, quand tout un pays,
un continent, est en crise, les vieux mots d’unité, de solidarité retrouvent
un petit peu de leur valeur”.
Mais José Maria Aznar, ancien chef du gouvernement espagnol, invité à
‘’débattre’’ avec DSK, n’était pas du même avis que lui sur le sujet de la
solidarité. ‘’On peut faire un long discours sur la solidarité mais avoir
plusieurs millions de chômeurs ; a contrario, on peut faire un petit
discours sur l’efficacité et l’efficience et avoir moins de chômeurs…’’,
dira-t-il. Même s’il admet la nécessité de réformer le système capitaliste,
pour lui le socialisme est incapable d’apporter de la croissance et de
l’abondance. Vous avez certainement compris à quoi il faisait allusion.
Par ailleurs, concernant la réunion tant attendue du G20 à Londres la
semaine prochaine, DSK a indiqué qu’il y aura sans doute beaucoup d’annonces
sur les agences de notation, les fonds spéculatifs… ‘’Mais ce qui sera
intéressant de suivre de près c’est l’application de ce qui sera décidé…
C’est là que le Fonds monétaire international va intervenir. Nous enverrons
des experts dans tous les pays pour superviser l’application…’’.
Alors monsieur DSK, êtes-vous réellement optimiste ou bien
croyez-vous qu’il est temps de calmer les peurs dans toutes les têtes? Pour
notre part, nous avons pris acte de vos déclarations, aux autres
d’en juger !
Sans doute le débat ne fait que commencer, nous espérons ardemment
que les faits vous donneront raison.