USA : la hausse de la consommation apporte un peu de réconfort

[27/03/2009 18:52:07] WASHINGTON, 27 mars 2009 (AFP)

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é en juillet 2008 à Miami (Photo : Joe Raedle)

La hausse des dépenses de consommation des ménages en février suscite l’espoir d’une stabilisation à moyen terme de cette composante clef de l’économie américaine et vient s’ajouter à d’autres nouvelles de conjoncture perçues comme encourageantes.

Selon les chiffres publiés vendredi par le département du Commerce, la consommation des ménages a augmenté en février pour le deuxième mois de suite, après avoir baissé pendant tout le second semestre 2008.

Conformément aux attentes des analystes, les dépenses ont progressé de 0,2% par rapport au mois précédent, après une hausse de 1,0% en janvier (chiffre révisé en hausse de 0,4 point).

Même si en termes réels (déduction faite de l’inflation), les dépenses des ménages ont baissé de 0,2% par rapport à janvier, le rapport du ministère a été accueilli plutôt favorablement par les analystes, qui soulignent la révision en forte hausse du chiffre de janvier.

En temps normal, la consommation des ménages assure environ les deux tiers de la croissance américaine. Sa chute, au cours de la seconde moitié de l’année écoulée, a fait perdre 2,75 points de croissance au pays au troisième trimestre, et 2,99 points au dernier trimestre.

“Malgré les pertes d’emplois et de revenu, les dépenses de consommation se se maintiennent de manière étonnamment bonne”, note l’économiste indépendant Joel Naroff.

Les ménages ont augmenté leurs dépenses alors que leur revenu disponible (après impôts et prélèvements sociaux) a reculé de 0,1%.

Le rapport du ministère est “très bon malgré la baisse des revenus”, estime M. Naroff, et il “s’ajoute à la liste grandissante des indicateurs laissant percevoir une baisse d’intensité de la récession”.

Autre indicateur publié vendredi, l’indice de confiance des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan reste très faible mais est remonté à 57,3 points en mars après un fort recul en février.

Mercredi, l’annonce d’une hausse des commandes de biens durables en février, la première après sept mois de baisse, et d’un rebond marqué des ventes de logements neufs avait déjà alimenté l’idée que l’économie américaine avait peut-être touché son point le plus bas.

La semaine précédente, c’était la reprise des mises en chantier de logements et des permis de construire accordés, après sept mois de baisse, qui avait envoyé un petit signal d’espoir.

Après deux trimestres de recul du PIB, les observateurs sont attentifs au moindre signal positif ou simplement aux nouvelles moins mauvaises que prévu.

Mais mêmes les plus prudents semblent retrouver un peu d’optimisme, à l’image de Jeffrey Lacker, un des dirigeants de la banque centrale.

“Malgré l’abondance de mauvaises nouvelles, des prévisionnistes de premier plan s’attendent à ce que l’économie touche le fond à un moment ou à un autre cette année et reparte graduellement, et je pense que c’est un espoir raisonnable”, a-t-il dit jeudi.

Pour Nigel Gault, économiste d’IHS Global Insight, “les dépenses de consommation s’orientent vers une hausse sur l’ensemble du premier trimestre”.

Mais comme beaucoup d’autres analystes, M. Gault relève qu’il est “trop tôt pour parier sur une renaissance de la consommation”, avec la montée continue du chômage et la baisse des revenus des ménages.

Si les économistes voient la croissance continuer à se contracter sur les trois premiers mois de l’année, le mouvement pourrait être moins violent que fin 2008. “Le pire semble être derrière nous”, estime ainsi M. Gault.