G20 : Gordon Brown appelle à “redéfinir les règles du jeu” économique

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Le Premier ministre britannique Gordon Brown le 27 mars 2009 (Photo : Gardner Hamilton)

[28/03/2009 09:38:18] VINA DEL MAR (Chili), (AFP) Le Premier ministre britannique travailliste Gordon Brown a appelé les dirigeants de centre-gauche au pouvoir en Europe, aux Etats-Unis et en Amérique latine à “redéfinir les règles du jeu” pour affronter la crise économique mondiale.

“Les marchés n’ont pas fonctionné dans l’intérêt public” et “les institutions internationales créées dans les années 40 ne peuvent plus gérer les problèmes actuels”, a déclaré M. Brown, depuis Vina del Mar (Chili), où se tient jusqu’à samedi un sommet de chefs d’Etat et de gouvernement, d’économistes et intellectuels de centre-gauche.

Le numéro un britannique qui accueillera le 2 avril à Londres un sommet des 20 plus grands pays riches et émergents (G20), a souhaité une meilleure supervision du système financier et une réforme des organisations multilatérales, en premier lieu le Fonds monétaire international (FMI).

“Il nous faut recommencer, définir de nouvelles règles globales régissant les marchés et les Etats”, pour défendre à la fois “justice sociale, souci de l’environnement et progrès économique”, a souligné M. Brown, estimant que “seuls les progressistes peuvent le faire”.

Citant notamment des statistiques de la Banque mondiale, il a dressé un bilan alarmiste de la crise: “la réalité est que 100 millions de personnes ont été réduites en pauvreté par la crise, que 30 millions d’autres vont perdre leur emploi et qu’un demi-million d’enfants mourront faute d’avoir assez pour vivre”.

“Si nous progressistes ne sommes pas là pour aider les gens dans ces difficultés, il n’y aura personne d’autre”, a déclaré le dirigeant britannique, affirmant que “c’est à notre génération qu’il revient de montrer que la globalisation n’est pas nécessairement une force d’injustice”.

“La crise actuelle prouve que le gouvernement est nécessaire pour résoudre nos problèmes”, a-t-il conclu.

Une petite dizaine de gouvernants de centre-gauche, dont le vice-président américain Joe Biden, les chefs d’Etat chilien Michelle Bachelet, brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, les Premiers ministres espagnol Jose Luis Zapatero et norvégien Jens Stoltenberg, participent au sommet de Vina del Mar.

Sorte de club de dirigeants de centre-gauche initié en 1999 par Bill Clinton, le ‘Sommet des progressistes’, dans sa sixième édition, a pris cette année un relief particulier sous l’impact de la crise, et sous l’urgence à combler le “vide idéologique” laissé par un ultra-libéralisme discrédité.

“L’heure de la politique progressiste est venue”, a estimé le Premier ministe norvégien Jens Stoltenberg, rappelant la formule du président Ronald Reagan, a son investiture en 1981, selon lequel “‘le gouvernement n’est pas la solution, il est le problème’. Cela donna le ton pour 20 ans”.

La réponse mondiale à la crise devra “placer les gens en premier”, sous peine de dégénérer en “effondrement social”, a mis en garde la socialiste Bachelet. Elle a appelé ses homologues a résister aux vieilles recettes du “serrage de ceinture par temps de crise, dogme néo-libéral qui a échoué”.