La Chine infiltrerait des ordinateurs, dont ceux du dalaï lama

[29/03/2009 19:24:20] WASHINGTON (AFP)

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ï lama utilise un ordinateur, le 12 avril 2000 à New Delhi (Photo : Arko Datta)

Une vague d’espionnage informatique, trouvant son origine en Chine, aurait permis d’infiltrer le contenu des ordinateurs d’autorités gouvernementales et de particuliers dans 103 pays, dont ceux du dalaï lama, affirme un rapport, publié dimanche.

Selon ce rapport de chercheurs canadiens, cet espionnage informatique à grande échelle serait contrôlé par des ordinateurs basés quasi exclusivement en Chine.

“Jusqu’à 30% des hôtes infectés sont considérés comme des cibles de grande valeur, parmi lesquelles des ministères des Affaires étrangères, des ambassades, des organisations internationales, des nouveaux médias et des ONG (Organisations non gouvernementales)”, indique le rapport.

Toutefois, les chercheurs considèrent qu’ils ne peuvent pas conclure actuellement que le gouvernement chinois soit directement impliqué.

“Le rapport fournit des preuves montrant que de nombreux systèmes informatiques ont été compromis d’une manière qui désigne indirectement la Chine comme le coupable, mais le rapport est prudent pour ne pas tirer des conclusions sur la motivation exacte et l’identité du ou des attaquants”, poursuit le résumé qui accompagne le rapport.

Les chercheurs insistent que ce serait “faux et trompeur” d’attribuer toutes ces opérations d’espionnage à l’Etat chinois.

“Les chiffres peuvent donner une explication différente”, poursuit le rapport. “La Chine a actuellement la population internet la plus large au monde. Le nombre de jeunes Chinois en ligne peuvent plus qu’expliquer l’augmentation de logiciels nuisibles” originaires de Chine.

L’enquête, menée par des spécialistes du centre Munk pour les études internationales de l’Université de Toronto (Canada), a démarré lorsque les services du dalaï lama ont demandé la vérification d’un logiciel douteux dans leurs ordinateurs.

Selon l’enquête, quelque 1.295 ordinateurs auraient ainsi été infiltrés dans 103 pays différents, durant ces deux dernières années, incluant des ambassades, des sièges de gouvernement et des représentations du dalaï lama en Inde, à Bruxelles, Londres et New York.

Ce rapport sert à “réveiller” les esprits, soulignent ses auteurs. “Au minimum ce large pourcentage de cibles de grande valeur compromises par ce réseau démontre combien il est facile avec une approche technique non sophistiquée de rapidement prendre le contrôle pour créer un réseau d’espionnage très sophistiqué”.

Les chercheurs croient qu’outre le dalaï lama, le système qu’ils ont baptisé “Ghostnet” était concentré sur les gouvernements asiatiques.

Ce réseau serait de loin le plus important à être dévoilé par le nombre des pays touchés. Il continuerait à infiltrer et à surveiller plus d’une dizaine d’ordinateurs par semaine, selon le rapport.

Les auteurs n’ont cependant trouvé aucune preuve que le gouvernement américain ait été infiltré, bien qu’un ordinateur de l’Otan ait été surveillé par les espions ainsi que des ordinateurs de l’ambassade indienne à Washington.