[30/03/2009 10:55:07] MOSCOU (AFP)
ête d’offres d’emplois le 18 mars 2009 à Moscou (Photo : Oxana Onipko) |
La Russie risque de voir son Produit intérieur brut (PIB) chuter de 4,5% ou plus cette année et serait bien avisée d’aider davantage sa population afin d’atténuer l’impact social de la crise, estime la Banque mondiale dans un rapport publié lundi.
“Avec des perspectives financières mondiales très aggravées et des cours du pétrole autour de 45 dollars le baril, l’économie de la Russie va probablement se contracter de 4,5% en 2009, voire plus”, souligne la Banque Mondiale dans cette étude.
La Banque admet qu’elle tablait elle-même encore sur une croissance de 3% lors de sa précédente évaluation en novembre dernier. Le gouvernement russe prévoit pour sa part une contraction de 2,2% du PIB cette année. “L’ampleur de cette révision reflète la dislocation de l’économie mondiale entre-temps”, souligne-t-elle, précisant anticiper un recul de 1,7% du PIB à l’échelle mondiale en 2009.
Pour la Russie, ce sont les deux premiers trimestres de 2009 qui s’annoncent les plus difficiles. Mais les “espoirs initiaux que la Russie et d’autres pays se remettraient vite ne paraissent plus probables”, souligne-t-elle. Face à la crise, les autorités affronteront un “double défi”: contenir l’impact social et gérer une nouvelle vague de pression sur le secteur bancaire, note la Banque Mondiale.
“La rapidité de l’ajustement du marché du travail, plutôt flexible, de la Russie a été impressionnante” et s’est traduite par une envolée du chômage (selon les normes de l’Organisation internationale du travail) à 8,9% en février 2009, contre 8,1% en janvier et 5,4% en mai 2008, ajoute-t-elle.
“La crise, plus longue et plus profonde, risque d’avoir un impact social majeur, qui se répand déjà rapidement”, prévient la Banque mondiale, soulignant que le taux de pauvreté en Russie s’en ressentira, notamment en zone rurale. “Le nombre de pauvres va probablement augmenter de 2,75 millions cette année, réduisant à néant les gains dans la lutte contre la pauvreté des dernières années”, souligne-t-elle.
Le gouvernement, dont la réponse à la crise s’est dans un premier temps essentiellement adressée aux entreprises et aux banques, devrait à présent “déplacer l’accent (…) sur les personnes pauvres et vulnérables”, estime la Banque.
Il s’agit d’opérer ce virage “à court terme, avant que les répercussions sociales ne s’accumulent trop vite”, avertit l’organisme, qui recommande notamment une augmentation “modeste et temporaire” des programmes d’allocations familiales et chômage et des retraites les plus faibles, ainsi qu’une aide aux PME.
“La position budgétaire s’est considérablement aggravée et la marge de manoeuvre se réduit rapidement, limitant les options du gouvernement pour de nouvelles mesures de relance budgétaires”, déplore encore la Banque.