Etats-Unis : dernier avertissement du gouvernement à General Motors et Chrysler

[30/03/2009 13:46:41] WASHINGTON (AFP)

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à Genève le 3 mars 2009 (Photo : Fabrice Coffrini)

Le groupe de travail sur l’automobile mis en place par le président américain Barack Obama a recalé les plans de restructuration élaborés par General Motors et Chrysler et les a sommés de présenter des solutions “viables” pour obtenir une nouvelle aide de l’Etat.

Dans un rapport publié lundi, le groupe de travail adresse un ultimatum de 60 jours au premier constructeur américain. Son concurrent Chrysler a lui 30 jours pour conclure un accord définitif avec le groupe italien Fiat, qui doit lui apporter la technologie et les modèles dont il a cruellement besoin.

“Les plans présentés par GM et Chrysler le 17 février 2009 n’ont pas établi de chemin crédible vers la viabilité”, écrit le groupe de travail, qui estime trop optimistes les hypothèses de ventes retenues par les deux groupes.

“Dans leur forme actuelle, (leurs plans) ne sont pas suffisants pour justifier un nouvel investissement substantiel de ressources des contribuables”.

Le groupe de travail n’exclut pas une restructuration des deux groupes sous contrôle judiciaire, après un dépôt de bilan, comme le permet le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Cette solution, récusée par les deux groupes en raison de son impact commercial, pourrait constituer “leur meilleure chance de succès”, ajoutent les responsables de la Maison Blanche dans leur rapport.

Comme annoncé dimanche, le PDG de GM Rick Wagoner a été contraint à démissionner et le département du Trésor et des conseillers extérieurs vont s’efforcer de davantage “assister la société dans son effort de refinancement”.

Cela laisse présager, au moins temporairement, d’une plus forte emprise du Trésor sur la conduite des affaires de l’entreprise.

Le document ajoute qu’il va fournir aux deux entreprises un “fonds de roulement” leur permettant de tenir jusqu’à la date butoir qu’il leur a fixée.

Si Chrysler présente dans les 30 jours qui lui sont impartis un accord concluant une entente avec le groupe italien Fiat, “le gouvernement envisagera d’investir jusqu’à hauteur des 6 milliards de dollars demandés […] pour permettre à ce partenariat de réussir”, peut-on lire dans les recommandations du groupe de travail.

“Le gouvernement soutiendra l’effort de restructuration de GM”, ajoute le texte, sans rien dire sur les 16,6 milliards de dollars de plus demandés par l’entreprise.

Le rapport du groupe de travail doit servir de base au plan pour l’industrie automobile que M. Obama doit présenter lundi à 11H00 à Washington (15H00 GMT).

Fiat et Chrysler avaient signé en janvier un accord préliminaire en vue de la formation d’un partenariat stratégique, dans lequel le groupe italien prendrait 35% du capital de l’américain en difficulté, en échange de l’accès de ce dernier à sa technologie.

Au bord de la faillite, GM et Chrysler ont été secourus par le gouvernement américain, qui leur a alloué 17,4 milliards de dollars sous forme de prêts depuis décembre. Mais c’est encore insuffisant, raison pour laquelle les deux groupes ont demandé davantage à l’Etat pour pouvoir survivre.

Le troisième constructeur américain, Ford, n’a pas demandé de fonds à l’Etat, estimant être en mesure de s’en sortir seul.