[30/03/2009 21:31:32] WASHINGTON (AFP)
à Washington le 30 mars 2009 (Photo : Jim Watson) |
Le président américain Barack Obama a recalé lundi les plans de restructuration élaborés par General Motors (GM) et Chrysler et sommé les deux constructeurs automobiles de présenter des solutions “viables”, laissant ouvertement planer la menace d’une faillite.
“Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas et nous ne laisserons pas disparaître notre industrie automobile”, a promis M. Obama en présentant à la Maison Blanche son plan de sauvetage du secteur.
Le chef de l’Etat a estimé que les plans “ne vont pas suffisamment loin pour justifier les nouveaux investissements substantiels que réclament ces entreprises” auprès des contribuables.
Au bord de la faillite, GM et Chrysler ont été secourus fin décembre par l’Etat fédéral, qui leur a alloué 17,4 milliards de dollars sous forme de prêts. Dans leurs plans de restructuration présentés mi-février, GM a demandé une rallonge de 16,6 milliards de dollars et Chrysler de 5 milliards.
M. Obama a donné un ultimatum de 60 jours au premier constructeur américain pour présenter une stratégie “viable”. Son concurrent Chrysler a lui 30 jours pour conclure un accord définitif avec l’italien Fiat, qui doit lui apporter la technologie et les modèles dont il a cruellement besoin.
Contrairement a ce qu’il avait déclaré durant la campagne présidentielle, M. Obama a suggéré que les constructeurs déposent leur bilan, comme le permet le chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, “pour les aider à se restructurer et à sortir plus forts” de la crise en se débarrassant “rapidement de leurs vieilles dettes”.
Pour rassurer les clients des deux groupes, qui récusent cette solution, l’Etat donnerait sa garantie aux véhicules sortis de leurs usines.
M. Obama a rendu hommage aux efforts de modernisation des constructeurs, aux prises avec une crise qui a déjà coûté 400.000 emplois aux Etats-Unis depuis un an. Mais ces efforts “ne vont pas assez vite”, a-t-il estimé.
S’adressant aux ouvriers du secteur, il a souligné qu’il y avait “des qui ne pourront être sauvés et des usines qui ne rouvriront pas” et que “des choix difficiles” devraient être faits.
Afin de soutenir les ventes en chute dans le secteur automobile aux Etats-Unis, le président a promis la mise en place de mesures fiscales favorisant l’achat de voitures “propres”.
à Washington le 30 mars 2009 (Photo : Jim Watson) |
Avant l’intervention présidentielle, le groupe de travail consacré au secteur avait remis son à M. Obama, promettant de fournir aux deux entreprises un “fonds de roulement” leur permettant de tenir jusqu’à la date butoir qu’il leur a été fixée.
GM et Chrysler sont dans des situations différentes, a remarqué M. Obama, qui a estimé que le premier “peut se redresser pourvu qu’il subisse une restructuration fondamentale”.
M. Obama a obtenu la tête du patron de GM, Rick Wagoner, estimant que le groupe a besoin “d’une nouvelle vision et d’une nouvelle direction” sous la férule du nouveau PDG, Fritz Henderson.
Pour Chrysler, “la situation est plus difficile”, a estimé le président, qui a promis d’investir jusqu’à 6 milliards de dollars si l’alliance avec Fiat se concrétise.
Le troisième constructeur américain, Ford, n’a pas demandé de fonds à l’Etat, estimant être en mesure de s’en sortir seul.
Les plans de l’administration ont entraîné une forte baisse de Wall Street qui s’inquiétait des risques de faillite de GM ou Chrysler. Le titre GM a ouvert en baisse de 30%.