Le Canada demande à GM et Chrysler de revoir leurs copies

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à Oshawa le 12 juin 2008 (Photo : Simon Hayter)

[30/03/2009 17:46:51] OTTAWA (AFP) Le gouvernement canadien a rejeté lundi les plans de restructuration présentés par les constructeurs américains General Motors (GM) et Chrysler, estimant, à l’instar du gouvernement américain, qu’ils ne permettaient pas d’assurer leur viabilité à long terme.

Le gouvernement fédéral et celui de la province de l’Ontario, où est concentrée l’industrie au Canada, ont néanmoins accordé un nouveau délai de 60 jours à GM et de 30 à Chrysler pour revoir leurs copies.

D’ici là, Ottawa et Toronto sont disposés, selon les besoins, à accorder jusqu’à 4 milliards de dollars canadiens (3,2 milliards de dollars US) de prêts-relais aux constructeurs, comme promis en décembre.

Une première tranche de 250 millions de dollars a été débloquée lundi pour Chrysler, et GM commencera à puiser dans ces fonds début avril, a déclaré le ministre des Finances canadien Jim Flaherty, au cours d’une conférence de presse.

“Nous avons entendu ce matin le président (Barack) Obama nous faire part des préoccupations des Etats-Unis concernant les plans de restructuration de GM et Chrysler. Nous partageons ces préoccupations”, a dit pour sa part le ministre canadien de l’Industrie, Tony Clement.

“Les plans de restructuration représentent de véritables progrès, mais ils ne suffisent pas encore à assurer la viabilité à long terme de ces sociétés”, a ajouté M. Clement.

“Par conséquent, nous n’approuvons pas leurs propositions. A l’instar de nos homologues américains, nous considérons que davantage de changements fondamentaux doivent être apportés”, a-t-il poursuivi.

“Nous n’avons pas approuvé ces plans”, a-t-il dit.

Le ministre a aussi souligné la possibilité que les deux constructeurs en difficulté cherchent à obtenir la protection des tribunaux contre leurs créanciers. “Je suis d’accord avec le président Obama que nous devons envisager la possibilité d’une restructuration supervisée par un tribunal”.

Mais avant d’accorder toute aide supplémentaire aux constructeurs, les gouvernements canadien et ontarien posent leurs conditions.

GM doit notamment entreprendre une restructuration plus en profondeur de ses produits et de ses activités et Chrysler conclure un accord de réduction de coûts avec le syndicat des Travailleurs canadiens de l’automobile et “forger une alliance viable avec Fiat”.

Les constructeurs devront aussi s’assurer qu’ils maintiendront 20% de leur production nord-américaine au Canada, a indiqué M. Clement.

Chrysler emploie 9.400 personnes au Canada et GM environ 10.000.

Les constructeurs automobiles Ford, Honda et Toyota sont aussi installés en Ontario.