Japon : le chômage grimpe à 4,4% en février, son plus haut niveau en 3 ans

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écupère des cartons pour le recyclage, le 27 février 2009 à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[31/03/2009 06:38:39] TOKYO (AFP) Le taux de chômage au Japon a augmenté de trois dixièmes de point en février, à 4,4% contre 4,1% en janvier, alors que de nombreuses entreprises licencient massivement à cause de la crise économique mondiale, a annoncé mardi le ministère des Affaires intérieures.

Ce taux est le plus élevé enregistré au Japon depuis janvier 2006.

Les économistes s’attendaient en moyenne à ce que le chômage augmente de deux dixièmes de point à 4,3%, selon un sondage réalisé par DowJones Newswires.

On comptait fin février au Japon 2,99 millions de chômeurs, soit 12,4% de plus qu’un an plus tôt, pour une population active en augmentation de 0,1% à 65,65 millions de personnes, a précisé le ministère dans un communiqué.

Toujours fin février, on recensait au Japon 59 offres d’emploi pour 100 demandes, contre 67 offres en janvier, traduisant la rapide détérioration du marché de l’emploi, a indiqué le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales. Il s’agit du plus mauvais chiffre depuis février 2003.

Frappées par l’effondrement des exportations et le recul des investissements au Japon, de nombreuses entreprises ont massivement taillé dans leurs effectifs ces derniers mois. La plupart des économistes prédisent que le taux de chômage dépassera les 5% dans le courant de l’année, voire battra le record de 5,5% atteint en avril 2003 ainsi qu’à plusieurs reprises en 2002.

“Nous reconnaissons que la situation actuelle de l’emploi reste difficile”, a déclaré le porte-parole du gouvernement, Takeo Kawamura, estimant que “davantage de mesures sont nécessaires” pour enrayer la montée du chômage.

“Le nombre de personnes employées continue à chuter en raison des mauvais résultats des entreprises et de l’augmentation des faillites”, ont commenté dans un rapport les économistes du Crédit Suisse.

“Même si l’économie commence à aller mieux dans le futur proche, nous ne nous attendons à aucune amélioration significative dans le climat de l’emploi à moins que le Japon ne soit capable de vaincre sa dépendance vis à vis de la demande étrangère”, ont-ils ajouté.

Par ailleurs, la consommation moyenne d’un ménage au Japon a chuté de 3,5% sur un an en février, a également annoncé mardi le ministère des Affaires intérieures. Les économistes s’attendaient en moyenne à un recul beaucoup plus fort, de l’ordre de 4,9%, selon un sondage réalisé par DowJones Newswires.