Logements neufs : les mises en chantier chutent, frémissement des ventes

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à Courseulles-sur-mer, le 28 octobre 2008 (Photo : Mychele Daniau)

[31/03/2009 06:54:49] PARIS (AFP) Les mises en chantier de logements en France ont reculé de 22,1% entre décembre 2008 et février 2009, comparé à la même période un an plus tôt, a annoncé mardi le ministère de l’Ecologie.

Le nombre de permis de construire (100.119 unités) a également baissé de 14,8% entre décembre et février.

72.710 mises en chantier seulement ont été dénombrées sur ces trois mois, soit une baisse de 22,1% par rapport à la période comprise entre décembre 2007 et février 2008.

Pour le seul mois de février 2009, les mises en chantier progressent toutefois de 3 %, par rapport au mois correspondant de 2008, à 29.616 unités.

“Ce dernier chiffre donne une petite bouffée d’espoir mais il ne faut pas trop s’illusionner car il est gonflé par la mise en place du doublement du prêt à taux zéro pour le logement neuf”, selon Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris X-Nanterre.

Le président de la Fédération des promoteurs-constructeurs, Jean-François Gabilla, croit pour sa part à un “frémissement” du marché.

“L’efficacité du plan de relance, notamment avec les mesures fiscales pour les investisseurs, qui se fait actuellement sentir dans les ventes, se traduira par une amélmioration des chiffres à partir du deuxième semestre”, a déclaré à l’AFP M. Gabilla.

“Les ventes ont été multipliées par 2 ou 3 par rapport au quatrième trimestre 2008 et le taux de désistement a diminué de moitié par rapport au mois de décembre”, assure M. Gabilla en attendant la publication des chiffres officiels.

Sur les douze derniers mois (mars 2008 à février 2009), le nombre de mises en chantier est en repli de 17,4%, avec 358.464 unités, et le nombre de permis de construire recule de 17,5% (443.394 unités).

Aussi les mises en chantier devraient, selon M. Mouillart, à nouveau chuter en 2009, de plus de 10%, pour tomber à environ 325.000 contre 368.609 en 2008 et surtout 437.086 en 2007, année record depuis la fin des années 1970.

“Cela signifierait une perte de 110.000 mises en chantier en 2 ans alors que lors de la précédent crise (1989-1993) la chute n’avait été que de 83.000 en 4 ans. Cela donne l’ampleur de la crise”, souligne M. Mouillart.

Pour répondre à la demande de logements non satisfaite en France, l’objectif affiché du gouvernement était de 500.000 nouveaux logements par an.

Sur les trois derniers mois, les baisses les plus importantes de mises en chantier sont constatées en Haute-Normandie (-43,4%), en Picardie (-35,1%), en Bourgogne (-30,3%), en Provence-Côte d’Azur (-29,2%), dans les Pays de la Loire (-26,4%) et en Midi-Pyrénées (-23,1%)

En revanche, les régions qui résistent le mieux sont Champagne-Ardenne (-3,4%), Languedoc-Rousillon (-3,6%), l’Alsace (-4,8%) tandis que l’Ile-de-France tombe à -10,5%.

Le recul est nettement plus important pour les logements collectifs (-38,6%) que pour les maisons individuelles (-8,8%).