ésident d’EADS Louis Gallois le 10 mars 2009 à Munich (Photo : Lennart Preiss) |
[31/03/2009 10:53:56] PARIS (AFP) Une réduction limitée du nombre d’avions de transport militaires A400M commandés serait “gérable” pour EADS, a déclaré le patron du groupe européen aéronautique et de défense, Louis Gallois, dans un entretien au quotidien britannique Financial Times paru mardi.
Cependant, une réduction significative de la commande aurait “un impact sur le prix des avions”, a-t-il ajouté, dans cette interview rapportée partiellement au style indirect.
Le 17 mars, la France, le deuxième plus gros client de l’A400M, n’avait pas exclu de réduire le nombre d’appareils commandés, du fait du retard pris par ce programme.
EADS et les sept pays européens clients d’A400M –Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni, Turquie, Belgique et Luxembourg pour 180 appareils au total– vont entamer début avril des négociations pour tenter de sauver du désastre ce programme de 20 milliards d’euros.
Le groupe a assuré lundi être “pleinement engagé dans la construction de l’A400M”, tout en demandant une renégociation du contrat. Une mise au point rendue nécessaire par les déclarations la veille du président de sa filiale Airbus, Thomas Enders, qui avait évoqué la possibilité d’un arrêt du programme.
Airbus, filiale d’EADS, est actuellement incapable de fournir une date officielle pour le premier vol de l’avion, en raison de problèmes avec le système de motorisation, ce qui a provoqué la colère des clients.
ésentation de l’Airbus de transport militaire A400M |
Les premières livraisons de ces appareils très attendus dans les armées interviendront en effet avec au moins trois ans de retard. La France table même plutôt sur cinq ans.
Dans son entretien au Financial Times, M. Gallois s’est montré confiant de voir trouver une solution entre EADS et ses clients. “Ce programme va décoller car les défis industriels et de défense sont considérables”, a-t-il dit.
Les clients “ont besoin de cet avion et environ 40.000 emplois hautement qualifiés en Europe sont concernés. Nous devons trouver une solution ensemble”, a-t-il ajouté.
EADS – qui a déjà dû passer pour 2,1 milliards d’euros de provisions pour faire face aux conséquences de ces retards – souhaiterait échapper à de nouvelles pénalités et assouplir le cahier des charges.
En cas d’annulation, EADS devrait rembourser 5,7 milliards d’euros à ses clients, à l’heure où le groupe est déjà confronté aux défis de la montée en cadence de l’Airbus A380, du lancement de l’A350 et des annulations de commandes des compagnies aériennes frappées par la crise.