à Paris le 3 mars 2009 (Photo : Eric Piermont) |
[31/03/2009 12:08:50] PARIS (AFP) L’Allemagne a davantage de marge de manoeuvre pour favoriser la relance que la France, a indiqué l’OCDE lors d’une conférence de presse mardi à Paris.
“Dans les deux pays, nous faisons face à une récession importante, le besoin d’une relance est justifié, mais davantage dans les pays qui ont une position budgétaire forte, donc plus en Allemagne qu’en France”, a déclaré Klaus Schmidt-Hebbel, l’économiste en chef de l’OCDE, lors d’une conférence de presse.
“La France n’est pas sur le plan budgétaire dans une position aussi bonne que l’Allemagne. L’Allemagne a davantage de marge de manoeuvre pour relancer que la France”, estime l’organisation qui rassemble les pays riches.
“Les politiques de relance ont un rôle important, mais doivent être évaluées au cas par cas”, estime M. Schmidt-Hebbel, les jugeant “souhaitables dans les pays où l’équilibre budgétaire le permet”.
Parmi les membres de l’OCDE, l’Allemagne, le Canada, l’Australie, les Pays-Bas, la Suisse et la Corée du Sud sont en mesure de dépenser davanatge pour relancer l’activité. A l’inverse, le Japon, l’Italie, la Grèce, la Hongrie, l’Islande et l’Irlande, ont très peu de marges de manoeuvre budgétaires, indiquent les “prévisions économiques intérimaires” de l’OCDE rendues publiques mardi.
Pour les autres, “l’action ne serait justifiée que si l’activité devait se révéler encore plus faible que prévue”, selon ce rapport.
La discussion sur l’opportunité de nouveaux plans de relance ne sera pas au menu du sommet qui rassemblera pays avancés et émergents du G20 jeudi à Londres. La France et l’Allemagne ne souhaitent pas faire de nouveaux efforts pour le moment, comme les y invitaient le Royaume Uni et les Etats-Unis.
Selon M. Schmidt-Hebbel, “l’aide gouvernementale devrait être limitée aux secteurs et entreprises qui ont une importance systémique et il s’agit fondamentalement du secteur financier”.
“Le gouvernement devrait éviter d’apporter son soutien à des secteurs particuliers affectés par le récession”, qu’il s’agisse de l’industrie manufacturière, de la construction ou des services”, a-t-il dit, dans une critique voilée des plans de soutien à l’automobile mis en place aux Etats-Unis, en France ou en Allemagne.
Ces mesures de soutien à l’activité “doivent être mises en oeuvre immédiatement, elles doivent être provisoires et doivent être ciblés de façon à être le plus efficaces possible, c’est-à-dire en encourageant la consommation et l’investissement”.
Selon lui, les dépenses dans l’infrastructure sont moins efficaces car elles ne feront pas effet immédiatement, à la différence de bons d’achats distribués aux consommateurs.