Le
président du bureau de coordination des avionneurs tunisiens, le commandant
de bord M. Mohamed Tayeb Basli organise, le mardi 31 mars 2009 à La Soukra,
un point de presse lors duquel il reviendra sur les détails de l’affaire de
l’accident d’avion ATR 72 de la compagnie Tuninter, il y a quelques années
lors d’un de ses vols sur l’Italie.
En effet, cette conférence, tant attendue, est organisée après quelques
jours de la condamnation du tribunal italien de Palerme, contre presque
toute la compagnie de transport aérien Tuninter, filiale de Tunisair (neuf
membres), à de lourdes peines de prison, allant de 8 à 10 ans, suite à
l’accident, en aout 2005.
Selon la compagnie Tuninter, «ce verdict a surpris même les avocats des
victimes au profit desquelles une indemnisation de 22 millions d’euros a été
versée par les assureurs dans moins d’un an».
Pour sa part, la Fédération internationale des associations des pilotes
de ligne (IFALPA) croit fortement que cette poursuite était totalement
injustifiée.
L’IFALPA, qui représente plus de 100.000 pilotes dans plus de 100 pays
dans le monde, a invité le gouvernement italien à agir maintenant pour
modifier les lois qui continuent à avoir un effet nuisible sur la sécurité
aérienne et améliorer de cette manière la sécurité du public de voyage.
Même attitude pour l’Association italienne des pilotes de l’aviation
commerciale (ANPAC) qui estime ”trop lourdes” les peines prononcées contre
les pilotes tunisiens.
D’ailleurs, le syndicat des pilotes (ANPAC) organisera le 08 avril
prochain une grève en Italie pour manifester contre l’aspect sévère du
secteur des investigations dans les accidents aéronautiques, qui avait
accusé les pilotes tunisiens «de prier Dieu» au lieu de se concentrer de
sauver les vies de passagers avant l’accident. Du jamais vu!
Par ailleurs, M. Chafik Gharbi, le commandant de bord de l’avion ATR 72,
qui a survécu après le crash de l’avion, ayant fait 16 morts, nous a indiqué
que «le verdict du tribunal italien a été injuste et représente une première
dans l’histoire de l’aviation, bien qu’on ait évité une véritable
catastrophe». Et pilote tunisien d’ajouter: «Il n’y a aucun droit
international dans le secteur d’aviation qui condamne les pilotes pour des
accidents. Nous sommes condamnés comme étant des criminels par le tribunal
italien».
Condamnés à 10 ans de prison, ce commandant de bord et co-pilote (M.
Chafik Gharbi et M. Ali Kbaier), qui était présenté comme un héros pour les
Italiens eux-mêmes, après avoir sauvé la vie de 23 passagers, alors que
l’avion faisait un amerrissage en chute libre vers la mer, très agité, avec
deux moteurs complètement en panne, plaident non coupables.
«Du jamais vu. C’est la moindre des choses que chaque personne puisse
dire», souligne M. Ali Kbaier, tout en nous révélant que le code de
l’aviation civile et les autres textes réglementaires ne condamnent pas les
pilotes en cas d’accident, mais plutôt ils incitent à faire des
investigation pour améliorer la sécurité de transport aérien.
Rappelons que l’enquête technique dans les circonstances menant à
l’accident a révélé que c’est arrivé parce qu’un capteur de jauge de
carburant incorrect a été adapté à l’avion qui, à son tour, a conduit à une
double panne de moteur…
Nous y reviendrons.