à Rüsselsheim le 31 mars 2009 (Photo : Thomas Lohnes) |
[31/03/2009 14:02:10] RÃœSSELSHEIM (Allemagne), (AFP) La chancelière allemande Angela Merkel est venue mardi à Rüsselsheim (ouest) apporter le soutien de l’Allemagne au constructeur Opel et plaider pour la création d’une structure européenne moins dépendante de la maison-mère américaine General Motors.
La veille, le président américain Barack Obama avait octroyé un délai supplémentaire de 60 jours à GM pour présenter un plan viable de restructuration –condition sine qua non à l’octroi de nouvelles aides publiques.
La réponse de la chancelière, dont la visite au siège d’Opel était prévue de longue date, ne s’est pas fait attendre: “Nous allons utiliser ces 60 jours. (…) Nous devons poser maintenant les bases pour la fondation d’un Opel-Europe”, a-t-elle lancé devant environ 3.000 salariés regroupés dans un bâtiment industriel et dont la plupart portaient un tee-shirt jaune proclamant “nous sommes Opel”.
L’Allemagne va constituer une équipe de négociations comprenant les pouvoirs publics, la direction d’Opel et des banquiers. “On va devoir négocier âprement” avec le gouvernement américain, a averti la chancelière. Elle veut lui “parler d’égal à égal”.
“Nous avons besoin de GM mais (…) GM a aussi besoin d’Opel”, a affirmé Mme Merkel, accueillie par des applaudissements et par une petite pancarte “Angie, tu ne vas tout de même pas nous laisser tomber”.
L’exercice était périlleux pour la chancelière: apporter son soutien à un constructeur qui emploie près de 26.000 personnes dans le pays, sans pouvoir annoncer concrètement quelle aide Berlin va mettre sur la table.
üsselsheim le 31 mars 2009 (Photo : Torsten Silz) |
Trop d’éléments dépendent encore du sort de GM, propriétaire d’Opel depuis 80 ans. Le patron de GM Europe Carl-Peter Forster a redit mardi que l’américain était prêt à se contenter d’une participation minoritaire dans la nouvelle structure européenne qu’il veut mettre en place pour Opel/Vauxhall.
Mais reste à garantir l’accès d’Opel aux brevets, actuellement centralisés aux Etats-Unis, et au partage de technologies. Reste aussi à trouver des partenaires pour cet “Opel-Europe”.
La marque à l’éclair a demandé 3,3 milliards d’euros d’aides publiques en Europe, essentiellement en Allemagne. Depuis des semaines, le gouvernement tergiverse et le débat empoisonne la coalition des conservateurs et des sociaux-démocrates au pouvoir, à six mois des élections législatives.
La chancelière a de nouveau exposé son scénario favori: pas de participation publique au capital mais recherche d’un investisseur extérieur qui aura “naturellement le soutien de l’Etat”, via des garanties sur les crédits.
Les concessionnaires et les salariés ont récemment affirmé qu’ils étaient prêts à prendre une minorité de blocage, soit 25% plus une action, au sein d’Opel. Mais aucun groupe industriel, ni même aucun investisseur financier, n’a à ce jour manifesté publiquement son intérêt.
Conséquence, certains à gauche, comme le vice-chancelier et rival de Mme Merkel, Frank-Walter Steinmeier, envisage une participation directe de l’Etat. Le chef du comité d’entreprise d’Opel, Klaus Franz, l’a d’ailleurs répété mardi devant la chancelière: “nous préférons une participation directe”, a-t-il indiqué, faisant allusion au cas Volkswagen.
Le troisième constructeur mondial compte en effet l’Etat régional de Basse-Saxe (nord) comme deuxième grand actionnaire derrière son compatriote Porsche.