A la veille du G20, Nicolas Sarkozy met la pression sur ses partenaires

[01/04/2009 08:57:27] PARIS (AFP)

photo_1238564427816-2-1.jpg
à Chatellerault (Photo : Jacques Brinon)

A la veille de l’ouverture du sommet du G20 de Londres, le président Nicolas Sarkozy a pressé mercredi ses partenaires d’aboutir à un accord ambitieux estimant qu’à cette heure rien n’était encore “stabilisé”.

Les sherpas économiques des 20 plus grandes puissances mondiales travaillent à la rédaction d’un communiqué final, a indiqué le chef de l’Etat, dans un entretien à Europe 1 en direct de l’Elysée, mais, a-t-il mis en garde, “les projets” de déclaration actuellement sur la table ne conviennent pour l’heure “ni à la France ni à l’Allemagne”. “Le compte n’y est pas”, a-t-il insisté.

Il a ainsi précisé qu’à l’issue des dernières tractations entre conseillers, “aucun accord n'(était) stabilisé” pour que “de nouvelles règles se mettent en place” dans la finance mondiale.

Nicolas Sarkozy a de nouveau tapé du poing sur la table en affirmant qu’il ne “s’associerait pas” à “des faux compromis”.

Il a toutefois souligné que les négociations se poursuivaient, indiquant que les sherpas avaient “travaillé toute la nuit” et qu’ils poursuivraient leurs discussions jusqu’à l’ouverture du sommet jeudi.

Le président français a une nouvelle fois menacé de quitter la table des négociations faute d’un accord suffisamment ambitieux.

“La politique de la chaise vide marquerait un échec qui serait celui du sommet, je ne veux pas croire qu’on arriverait à ça”, a fait valoir le chef de l’Etat.

Parmi les points sur lesquels Paris veut des progrès, il a notamment évoqué la question des paradis fiscaux, jugeant qu’il “serait parfaitement inacceptable que des décisions concrètes ne soient pas mises en oeuvre dans les jours” qui suivront ce sommet.

“Nous voulons très clairement qu’on précise ce qu’est un paradis fiscal, qu’il y ait une ou plusieurs listes de places financières qui ne coopèrent pas au regard des critères de l’OCDE, et qu’on en tire les conséquences”, a détaillé M. Sarkozy.

Il a pointé du doigt les pays les “moins enthousiastes” sur cette question citant notamment la Chine. Il s’est dit en revanche confiant dans une évolution de la position américaine. “Mais maintenant, il faut des faits”, a prévenu M. Sarkozy.

A quelques heures de sa première rencontre avec le président Barack Obama ,Nicolas Sarkozy s’est défini comme un “ami des Etats-Unis”, mais “un ami debout”.

“Le combat que je mène pour le sommet du G20 montre bien qu’on peut être un ami, mais un ami indépendant”, a encore dit le chef de l’Etat.

Ainsi à propos de l’Afghanistan où les Français sont présents aux côtés des Américains dans le cadre de l’Otan, M. Sarkozy a réaffirmé qu’il n’enverrait “pas de renforts militaires” mais que la France aiderait “à la construction d’une gendarmerie afghane”.

Sur les problèmes proprement hexagonaux, il s’est engagé à “sauver le site” de Caterpillar de Grenoble où d’importantes suppressions d’emplois sont envisagées. Il a annoncé qu’il recevrait dans ce but l’intersyndicale de la société américaine d’engins de chantier.

Plus globalement, M. Sarkozy a jugé que “les Français en (avaient) plus qu’assez d’une pensée convenue, d’une pensée unique”. Quant aux sondages plutôt mauvais pour lui, il s’est dit “trop occupé” pour “les commenter”.