[01/04/2009 22:18:12] LONDRES (AFP)
ésident français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel à Londres le 1er avril 2009 (Photo : Eric Feferberg) |
La France et l’Allemagne ont posé leur exigence d’une “nouvelle régulation” du système financier mondial mercredi à la veille du sommet du G20 à Londres, alors que le président américain Barack Obama appelait à un front uni et qu’une manifestation dégénérait à la City.
Lors d’une conférence de presse commune dans un hôtel londonien, le président Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont réaffirmé leur volonté d’obtenir des résultats concrets lors du sommet de jeudi, notamment dans le domaine de la régulation financière.
“Nous disons que, sans une nouvelle régulation, il n’y aura pas de confiance. Et sans confiance, il n’y aura pas de reprise, c’est un objectif majeur, non négociable”, a déclaré M. Sarkozy.
“L’Allemagne et la France parleront d’une seule voix (…) nos objectifs sont les mêmes sur les principes comme sur les modalités. Nous exigeons des résultats (…) à Washington on a posé des principes, à Londres on veut du concret, des résultats”, a-t-il poursuivi.
étapes de la tournée de Barack Obama en Europe |
Nicolas Sarkozy a toutefois assuré qu’il faisait “confiance” au président américain Barack Obama sur le front de la régulation. “Je suis sûr qu’il va nous aider, je suis sûr qu’il nous comprend (…) mais après demain il sera trop tard, les décisions on les prend aujourd’hui et demain”, a-t-il dit.
Interrogé sur ses menaces de claquer la porte du sommet faute de résultats suffisants, le dirigeant français a répondu par une pirouette: “c’est embêtant pour moi de partir alors que je viens d’arriver”.
Pendant ce temps, des échauffourées sporadiques ont éclaté en plein coeur de la City, quartier des affaires londonien, en marge d’une manifestation globalement pacifique d’environ 4.000 personnes qui avait démarré dans le calme.
à Londres dans le quartier d’affaire de la City (Photo : Carl de Souza) |
Un petit groupe de manifestants encagoulés ont brisé des vitres de locaux de la banque RBS, certains réussissant à pénétrer dans les bureaux avant d’être rapidement refoulés par la police anti-émeute installée dans l’édifice, a constaté un journaliste de l’AFP.
Les mots “Voyou” et “Contre l’inflation: mangez les riches” ont été tagués sur la façade de la banque, fermée pour l’occasion. La police a confirmé “un certain nombre” de violences envers ses agents, au nombre de 10.000 sur les deux jours menant au sommet de jeudi.
Après une accalmie, de nouveaux affrontements ont eu lieu en début de soirée près de la Banque d’Angleterre. La foule a tenté de forcer le cordon policier, la police répliquant par plusieurs charges, matraque au poing.
Une trentaine de personnes avaient été interpellées en fin d’après-midi.
De son côté, Barack Obama a effectué ses grands débuts sur la scène internationale en appelant à gommer les divergences apparues à l’approche du sommet des vingt principaux pays industrialisés et émergents.
“Nous avons la responsabilité de coordonner nos actions et de nous concentrer sur les points communs et non sur des divergences épisodiques”, a-t-il déclaré à l’issue d’un entretien avec le Premier ministre britannique Gordon Brown à Downing Street en début de matinée.
M. Obama a reconnu: “Nous n’allons pas nous entendre sur tous les points”, mais il a estimé que le sommet ne pouvait pas se permettre des “demi-mesures”.
Gordon Brown a dit s’attendre à des “négociations dures” mais s’est dit “persuadé” que Nicolas Sarkozy ne claquerait pas la porte.
M. Obama a pour sa part rencontré pour la première fois son homologue russe Dmitri Medvedev. Les deux hommes se sont engagés à discuter une coopération “mutuelle” sur la question du bouclier antimissile américain et à rouvrir des négociations sur le traité de réduction des armes stratégiques START-1.
S’entretenant par la suite avec le président chinois Hu Jintao, M. Obama a annoncé qu’il se rendrait en Chine au second semestre de cette année.
Barack Obama et son épouse Michelle se sont rendus en fin d’après-midi au palais de Buckingham pour une audience privée avec la reine Elizabeth II, avant un dîner à Downing Street en présence de tous les participants au G20.