Automobile : le marché chute encore en mars, lueurs d’espoir chez les Big 3

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à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

[01/04/2009 21:50:13] NEW YORK (AFP) Le marché automobile américain a de nouveau été très déprimé en mars sous l’effet de la récession économique, mais le déclin des constructeurs nationaux a été moins sévère qu’attendu et leurs responsables ont trouvé dans ces chiffres quelques raisons d’espérer.

Le mois dernier, les ventes d’automobiles aux Etats-Unis ont reculé de 37% sur un an, avec 857.735 unités écoulées, mais ont progressé de 24% par rapport à leur niveau de février, a indiqué le cabinet Autodata dans un communiqué.

Extrapolés en année pleine, ces chiffres correspondent à marché de 9,86 millions d’unités, un net mieux par rapport à l’estimation de 9,12 millions faite en février, selon ce cabinet spécialisé.

Le premier constructeur américain General Motors a une nouvelle fois fait moins bien que le marché global avec une chute de ses ventes de 45%, à 156.380 unités, mais les analystes tablaient sur pire encore (jusqu’à -52%).

Son grand rival japonais Toyota a un peu moins souffert, avec un repli en phase avec celui du marché (-36,6%), à 132.802 unités.

Chez les deux autres constructeurs américains, Ford a écoulé 131.465 véhicules (-41%) et Chrysler 101.001 (-39%), repassant la barre des 100.000 véhicules vendus dans le mois pour la première fois depuis septembre. Le cabinet Edmunds, l’une des références du secteur, tablait sur des baisses respectives de -47% et -43%.

Leurs suivants immédiats, les japonais Honda et Nissan, ont vu leurs immatriculations reculer un peu moins que prévu: -33,7% à 88.379 unités pour le premier et -37,7% à 66.634 unités pour le second.

Ces chiffres traduisent l’ampleur des défis qu’affrontent toujours les constructeurs nationaux.

Dimanche, le PDG de GM a été poussé vers la sortie par le président Barack Obama. Ce dernier a donné deux mois au constructeur pour déterminer s’il peut s’en sortir seul ou s’il doit déposer son bilan. Le président américain a en outre donné à Chrysler un mois pour finaliser son alliance avec l’italien Fiat.

Mercredi, Ford –qui n’a pas demandé d’aide au gouvernement– a annoncé l’arrêt provisoire de la production de son célèbre pick-up “F-150” sur son site de Kansas City (Kansas), pour “continuer d’aligner la production à la demande”. Honda va de son côté réduire production et salaires en Amérique du nord.

Néanmoins, les responsables des “Big Three” se sont montrés plus optimistes que les mois précédents, en relevant tous que leurs ventes avaient progressé en mars par rapport à février. La direction de GM a suggéré que “le plus bas (du marché) a peut-être été atteint”.

“Les ventes de GM et de l’industrie dans son ensemble ont montré des signes de vie à la fin du mois”, a relevé Mark LaNeve, vice président des ventes pour GM en Amérique du nord.

Selon lui, “la solide fin de mois” reflète la politique de forts rabais pratiqués par GM –et ses concurrents– et les propos “rassurants” tenus lundi par M. Obama sur le soutien de l’Etat au secteur automobile.

Les rabais proposés par les constructeurs, pour parvenir à écouler leurs stocks, n’ont jamais été aussi importants, a souligné Edmunds, avec en moyenne 3.169 dollars par véhicule.

Le vice-président de Chrysler Jim Press a toutefois jugé qu’il était “trop tôt pour y voir une tendance, mais le printemps montre des signes d’espoir”.

Les constructeurs ont affiché leur optimisme pour avril, en raison des rabais en cours et des incitations supplémentaires lancées mardi par Ford et GM.

Un espoir partagé par Joel Naroff, économiste indépendant, selon qui “les ventes automobiles pourraient commencer à contribuer à la croissance au deuxième trimestre, mais à des niveaux encore très bas”.

“Les promotions des constructeurs et l’aide gouvernementale devraient générer un certain élan”, mais “une pleine reprise du secteur n’est pas à envisager avant deux ans”, selon M. Naroff.

En mars, le marché était détenu à 18% par GM, à 15,5% par Toyota, à 14,5% par Ford, à 11,8% par Chrysler, à 10,3% par Honda et à 7,8% par Nissan, selon Autodata.