Assurances : l’ancien PDG d’AIG réfute toute responsabilité

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à l’entrée de la société à New York, le 23 mars 2009 (Photo : Timothy A. Clary)

[02/04/2009 09:26:30] WASHINGTON (AFP) Hank Greenberg, ancien PDG de l’assureur américain en difficulté AIG, estime n’avoir “aucune responsabilité” dans la situation du groupe, qui a enregistré une perte abyssale de 100 milliards de dollars en 2008, dans un entretien publié jeudi par le Wall Street Journal.

“Je ne me sens absolument pas responsable (des déboires de l’entreprise). Comment pourrais-je être responsable de quelque chose arrivé alors que je n’étais pas là?”, déclare M. Greenberg au quotidien financier.

C’est cependant lui qui a initié le développement de l’unité de produits financiers, à l’origine de pertes colossales l’année passée, et recruté de nombreux dirigeants toujours en fonction dans le groupe, précise le WSJ.

Débarqué en 2005 après 38 ans à la tête d’AIG, dont il avait fait le numéro un mondial du secteur, M. Greenberg, 83 ans, doit témoigner jeudi devant une commission parlementaire. Il s’agira de sa première apparition publique depuis la nationalisation de l’assureur à l’automne.

“Il peut nous fournir un certain éclairage sur là où nous allons”, a expliqué le démocrate Edolphus Towns, président de la commission parlementaire.

Selon le WSJ, Hank Greenberg y demandera aux parlementaires de réduire la part de l’Etat dans le groupe, actuellement de plus de 80%. Dans le texte de son allocution, il estime ainsi que ramener cette part à un niveau de 15% devrait permettre d’attirer les investisseurs.

L’ancien dirigeant demandera également au Congrès d’inciter les partenaires commerciaux de l’assureur à y investir à nouveau, en utilisant notamment l’argent qu’ils ont eux-mêmes reçu d’AIG, a rapporté le quotidien. De nombreux établissements financiers clients qui s’étaient assurés auprès d’AIG ont en effet largement bénéficié des 170 milliards de dollars d’aide fédérale reçus par l’assureur.

Cependant, observe le journal, “réduire la participation de l’Etat devrait être un message politiquement délicat, étant donné la colère de l’opinion publique après l’argent public versé dans le système financier” et après le scandale suscité par les 165 millions de dollars de primes accordés par AIG à certains de ses cadres.

Par ailleurs, d’après le WSJ, le représentant républicain Darrel Issa, membre de la commission parlementaire, aurait fait part de ses doutes sur la crédibilité de l’ancien PDG, visé par plusieurs poursuites judiciaires pour pratiques frauduleuses.

Selon le WSJ, Hank Greenberg, qui reste un important actionnaire du groupe, a perdu des centaines de millions de dollars sur les titres qu’il détenait, en raison de l’effondrement du cours de l’assureur à la Bourse de New York.

“Bien sûr, j’ai perdu un montant considérable. Mais je continue de travailler, ma vie d’un point de vue matériel n’a pas changé”, a souligné M. Greenberg, qui dirige actuellement une compagnie d’assurance, C.V. Starr & Co.