En session plénièreà Londres, le G20 cherche des solutions à la crise

[02/04/2009 10:31:27] LONDRES (AFP)

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à Londres (Photo : Dominique Faget)

Les dirigeants du G20 tentaient jeudi à Londres de trouver une position commune face à la crise économique mondiale, malgré leurs divergences, dans une capitale britannique en proie à des mobilisations altermondialistes qui ont vu la mort d’un manifestant.

Les dirigeants des 20 pays représentant 80% de la richesse mondiale sont arrivés à partir de 06H30 GMT, le président américain Barack Obama parmi les premiers. Ils ont été accueillis par le Premier ministre Gordon Brown, hôte du sommet, avec lequel ils ont posé un par un devant les photographes.

Le sommet, lancé par un petit déjeuner informel vers 07h30 GMT, a officiellement commencé peu après 09H30 GMT avec le début de session plénière. Il devait se terminer vers 14H30 GMT par la publication d’un communiqué, suivi de conférences de presse. Les dirigeants du G20 ont déjà eu un dîner de travail mercredi soir à la résidence de Gordon Brown.

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à son arrivée au G20 le 2 avril 2009 à Londres (Photo : Philippe Wojazer)

Selon des sources diplomatiques, ils devrait se mettre d’accord sur des mesures de limitation de la rémunération des banquiers, et décider d’augmenter les ressources du Fonds monétaire international (FMI).

L’allocation actuelle du FMI devrait ainsi être “plus que doublée”, selon une source européenne. Le ministre du Commerce britannique Peter Mandelson a lui évoqué une augmentation “substantielle”.

La lutte contre les paradis fiscaux, dans laquelle France et Allemagne sont en pointe, faisait cependant encore l’objet de débats jeudi matin, les Chinois semblant les plus réticents à la publication d’une liste de ces pays établies selon les critères de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), dont la Chine ne fait pas partie.

La capitale britannique a été mercredi le théâtre de manifestations altermondialistes qui ont vu la mort d’un des participants, non loin du siège de la Banque d’Angleterre et dans des circonstances non élucidées. Plusieurs personnes ont été blessées lors de heurts entre police et manifestants qui ont brisé les vitres d’établissements bancaires. La police britannique a annoncé que 86 personnes avaient été arrêtées depuis mardi, dont quatre ont été inculpées.

De nouvelles manifestations sont prévues jeudi aux alentours de l’Excel Center, le centre de conférences de l’est londonien où se déroule le sommet, placé sous très haute surveillance.

Ce sommet du G20 marque également la première visite en Europe de Barack Obama dans ses fonctions présidentielles. Il a eu des entretiens bilatéraux mercredi avec plusieurs de ses homologues, notamment russe et chinois, et devait voir jeudi les dirigeants sud-coréen, saoudien et indien.

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à Londres (Photo : Philippe Wojazer)

La France et la Chine ont profité du sommet pour renouer leurs relations diplomatiques, envenimées par le Tibet, par le biais d’une entrevue entre les présidents Nicolas Sarkozy et Hu Jintao, mercredi soir après le dîner des dirigeants du G20.

Ce sommet du G20, qui rassemble pays riches et émergents et fait suite à une précédente réunion en novembre à Washington, s’est fixé pour objectif de coordonner les réponses à la crise qui frappe l’économie mondiale.

Celle-ci devrait connaître cette année sa première récession généralisée depuis 1945 avec une forte poussée du chômage.

Le secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, qui participe à la réunion, a prévenu jeudi dans une tribune au quotidien britannique The Guardian que “faute de parvenir à une relance mondiale, nous nous exposons à une catastrophe dans le développement de l’humanité”.

Si les Etats-Unis prônent une forte relance budgétaire, l’Allemagne et la France sont plus réticentes à creuser leurs déficits et insistent davantage sur un renforcement de la régulation internationale sur les paradis fiscaux et les fonds spéculatifs (hedge funds). Le président Barack Obama a calmé le débat mercredi, estimant que les pays avaient “la responsabilité de coordonner (leurs) actions et de (se) concentrer sur les points communs et non sur des divergences épisodiques”.

Mais il a souligné que son pays “ne pouvait être le seul moteur de la croissance” mondiale. Les Bourses semblaient croire en un succès de la réunion et progressaient jeudi matin.