à la session plénière du G20 le 2 avril 2009 à Londres (Photo : Philippe Wojazer) |
[02/04/2009 14:19:27] LONDRES (AFP) Les dirigeants du G20 tentaient jeudi à Londres de trouver une position commune face à la crise économique mondiale mais se heurtaient à la question des paradis fiscaux qui continue de les diviser.
Si les grandes lignes d’un accord pour lutter contre la crise économique mondiale émergeaient, des questions spécifiques, comme celle de la publication éventuelle d’une liste des paradis fiscaux n’étaient toujours pas résolues.
“Je pense que (le sommet du G20) décidera des sanctions contre les pays qui ne coopèrent pas”, a indiqué le secrétaire au Trésor britannique Stephen Timms, confirmant la décision prise le 14 mars lors d’une réunion des ministres des Finances du G20.
“Le moment venu, nous produirons une liste des pays qui ne coopèrent pas, ce que nous discutons aujourd’hui est le timing de cette publication”, a-t-il précisé.
Une source diplomatique a confirmé à l’AFP que “beaucoup de gens avaient des difficultés avec la publication d’une liste”. Celle-ci serait assise sur celle établie par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dont certains pays du G20, comme la Chine, ne font pas partie.
Pékin ne serait ainsi pas d’accord avec la publication d’une liste qui contiendrait certains paradis fiscaux comme Hong Kong et Macao, placés sous sa juridiction.
La déclaration finale du G20, qui regroupe pays riches et émergents représentant plus de 80% de l’économie mondiale, devrait également appeler au renforcement de la régulation financière internationale, dont l’insuffisance est identifiée comme la principale cause de la crise actuelle.
Elle devrait également s’engager sur une augmentation des ressources du Fonds monétaire international (FMI) même si le montant de celle-ci — 250 ou 500 milliards de dollars – faisait encore l’objet de débats.
Le lieu du sommet, dans la banlieue est de Londres, était placé jeudi sous étroite surveillance policière alors que de nouvelles manifestations altermondialistes étaient attendues.
Mercredi, des incidents avaient eu lieu dans le centre de la capitale britannique, une personne décédant dans des conditions encore floues en marge d’affrontements entre police et manifestants.
En ouvrant la séance plénière, le Premier ministre britannique Gordon Brown, hôte du sommet, a souligné le “très haut niveau de consensus entre nous tous”.
Le président russe Dmitri Medvedev a toutefois tenu à soulever la question d’une monnaie de réserve internationale qui ne serait pas le dollar.
Il a suggéré qu’il “serait sage de soutenir la création de devises régionales fortes et de les utiliser comme base pour une nouvelle devise de réserve. On pourrait également envisager de l’asseoir en partie sur l’or”, selon un résumé de ses propos devant le G20 transmis à l’AFP.
La question d’une nouvelle monnaie de réserve internationale, également soulevée par la Chine avant le G20, n’est en principe pas au programme du sommet de Londres.
Celui-ci marque également la première visite en Europe du président américain Barack Obama depuis son élection. Il a eu des entretiens bilatéraux mercredi avec plusieurs de ses homologues, notamment russe et chinois, et devait voir jeudi les dirigeants sud-coréen, saoudien et indien.
La France et la Chine ont également profité du sommet pour renouer leurs relations diplomatiques, envenimées par le Tibet, par le biais d’une entrevue entre les présidents Nicolas Sarkozy et Hu Jintao mercredi soir.
Il s’agit du deuxième sommet du G20 consacré à la crise économique après celui de Washington en novembre. L’économie mondiale devrait connaître cette année sa première récession généralisée depuis 1945 avec une forte poussée du chômage.
Si les Etats-Unis prônent davantage de relance budgétaire, l’Allemagne et la France sont plus réticentes à creuser leurs déficits et insistent davantage sur un renforcement de la régulation internationale sur les paradis fiscaux et les fonds spéculatifs (hedge funds).