La Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie a
organisé, le 27 mars 2009, à l’hôtel Africa Mouradi – Tunis, un déjeuner-débat
avec comme invité d’honneur M. Mondher Zenaïdi, ministre de la Santé publique,
afin d’explorer, en présence d’éminents opérateurs et décideurs dans le domaine
médical, les différentes possibilités d’investissement, de partenariat et
d’exportation des services d’un secteur potentiellement porteur, vecteur de
croissance, où «la qualification des praticiens tunisiens, la notoriété des
cliniques du pays et le coût des soins sont autant d’atouts compétitifs pour
faire de la Tunisie une destination de choix pour une clientèle arabe et
occidentale, en quête de confort, de repos et d’encadrement performant», a
affirmé, dans son discours de bienvenue, M. Foued Lakhoua, président de la CTFCI,
qui a mis l’accent sur l’essor de la chirurgie esthétique dans les différentes
infrastructures sanitaires, l’engouement perceptible des européens pour l’offre
de soin tunisienne depuis 1998 et la complémentarité entre la thalassothérapie
et le tourisme de santé.
De son côté, l’hôte du déjeuner-débat, après avoir rappelé les acquis, les
priorités et les performances des différents départements de son ministère dans
la mise à niveau des structures sanitaires publiques et le développement du
secteur privé, a insisté sur l’évolution de la demande internationale au niveau
des soins, estimée à 12 milliards de dollars en 2001 avec un taux d’évolution
annuelle de 23%, le volume des recettes des exportations en médicaments du pays
évalué à 20 millions de dinars par an et le dernier rapport de Davos 2008-2009
sur la compétitivité, classant la Tunisie au 27ème rang pour la santé parmi 134
pays et à la 10ème position mondiale en termes d’indicateurs d’accroissement du
développement humain pendant les 20 dernières années ( IDH=0,77 en 2008 contre
0,662 en 1990).
«Les mesures incitatives pour l’investissement dans le secteur sanitaire
privé ont permis, durant la dernière décennie, la multiplication des
laboratoires d’hémodialyse, des centres de thalassothérapie, des cabinets
paramédicaux, des cliniques pluridisciplinaires et des officines tout en
consolidant la coopération technique et scientifique avec la France dont
l’industrie pharmaceutique (Pierre Fabre, UPSA, Sanofi Aventis, Sanofi Winthrop)
est présente en Tunisie avec un chiffre d’affaires global de 50 MDT», conclut le
ministre de la Santé publique, pour qui, les axes de partenariat avec l’Hexagone
dans le domaine des ressources humaines, de l’accréditation et du transfert
d’expertises sont au cœur du dispositif de normalisation en cours dans les
différents établissements d’hospitalisation privés.
Tout au long de cette rencontre, les professionnels du secteur ont appelé le
ministre à harmoniser encore davantage le cadre fiscal afin de renforcer
l’attractivité du site Tunisie en tant que pôle d’exportation de services de
santé, à encourager la promotion des résidences médicalisées en simplifiant le
cahier des charges, à engager une réflexion sur l’aide médicale à la procréation
et à revoir, insiste un intervenant, le fonctionnement de la sacro-sainte AMC
(contrôle technique des médicaments) qui pénalise parfois la vente des produits
pharmaceutiques au niveau des cliniques.