Travail ou emploi ? La nuance est de taille, et si l’Etat a créé un ministère de l’Emploi, fait travailler les gens, c’est une autre paire de manches, car on cherche un emploi ce n’est pas sûr que l’on cherche à travailler; et si on travaille, on produit, et quand on produit, on crée des richesses, et quand on crée des richesses, on crée des emplois, et la boule serait bouclée.
Tout ceci est théorique, car M. Gauss, ce monsieur qui a créé une courbe qui porte son nom, montre -et c’est valable partout et sous tous les cieux- que sur 100 personnes, il y a environ 10 qui font, 10 qui ne font rien, et le reste qui essaie de faire.
D’ailleurs, dans un train, il y a toujours une seule locomotive et beaucoup de wagons de queue, et souvent il faut remercier celui qui a posé les rails. Et vouloir travailler, c’est faisable surtout quand on a la volonté, c’est un peu comme apprendre. Le Prophète ne disait-il pas que pour apprendre il faut aller en Chine si nécessaire ? Et pour le travail, c’est la même chose: ceux qui veulent produire dans cette armada de diplômes –je dirais plutôt mal diplômés– ne sont pas légion, et comme les bons footballeurs sont rares mais l’important c’est de savoir les trouver et surtout bien les utiliser -Zidane en sait quelque chose, lui qui a failli ne jamais être footballeur.
Tout ce préambule pour vous parler d’une jeune et infatigable tunisienne diplômée d’une école de commerce qui, à moins de 30 ans, sillonne courageusement seule en silence les routes et les villes d’Algérie et qui fait son travail consciencieusement et efficacement, et ce pour un groupe tunisien depuis plus de 3 années. Elle m’a gentiment dit que: «ici, je n’ai pas de vie, ma vie c’est mon travail». Cette ténacité fait plaisir et montre que lorsque l’on veut faire, c’est facile quand on en a envie, et son exemple montre l’exemple à ceux qui ne cherchent «qu’un emploi stable et bien rémunéré». Mais que voulez-vous, dans beaucoup de légions chez nous, celui qui travaille le plus c’est le café d’en face !