Logements anciens : les prix devraient chuter de 10% en 2009

[07/04/2009 16:32:03] PARIS (AFP)

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à vendre à Lille, en janvier 2009 (Photo : Philippe Huguen)

Après des années euphoriques et des hausses vertigineuses, les de l’immobilier ancien, rattrapés par la crise économique, devraient chuter en moyenne de 10% en 2009, suite à l’effondrement du nombre des transactions, selon les notaires et les agents immobiliers.

Les prix dans l’immobilier ancien ont déjà baissé de 9,8% au premier trimestre 2009, comparé à la même période de 2008, et cette tendance devrait se poursuivre sur le reste de l’année, a annoncé mardi la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), mardi lors d’une conférence de presse.

“Les vendeurs ont accepté le fait que les prix ont baissé et qu’ils devaient proposer leur bien à un niveau de prix inférieur à celui qu’il s’était fixé initialement”, a expliqué René Pallincourt, président de la Fnaim.

Cette chute des prix fait suite à un effondrement des ventes.

“Le nombre de transactions a chuté de 37,5% en janvier et février 2009 par rapport aux 2 premiers mois de 2008 et même, pour la seule Ile-de-France, de 47% en janvier”, ont annoncé les responsables du Conseil supérieur du notariat, lors d’une autre conférence de presse le même jour.

Pour l’ensemble de l’année 2008, la baisse n’avait été que de 17% (667.000 en 2008 contre 802.000 en 2007), tous biens confondus (garages et caves inclus).

“Ce coup de tonnerre sur les ventes, exceptionnel et jamais observé en France, est la traduction de la tétanisation des acheteurs à partir de septembre”, selon Me Pierre Bazaille, notaire et président de l’Institut national de l’immobilier.

Aussi, Me Bazaille envisage un plongeon d’environ 10% des prix pour 2009 alors que les prix ont encore augmenté de 1,3% en 2008 par rapport à 2007, selon l’indice Notaires-Insee.

Le décrochage des prix a débuté au dernier trimestre 2008, avec une baisse de 2,8% par rapport au trimestre correspondant de 2007, soit la première baisse depuis le premier trimestre 1997, fin de la précédente crise immobilière dans l’Hexagone, soulignent les notaires.

“Ce reflux des prix est une bonne nouvelle tant les envolées des dernières années avaient déconnecté le marché immobilier de la réalité économique”, estime Alexandre Mirlicourtois, directeur des prévisions au cabinet XerFi. Les prix dans l’ancien “ont progressé de 148,7% entre 1997 et 2007”, rappelle-t-il alors que les revenus des ménages “ne s’élevaient que de 51,3% et que l’inflation restait bloquée à 16,7%” sur la même période.

Mais le faible taux d’endettement des Français, le nombre peu élevé de propriétaires (57% contre 67% dans la zone euro) et la pression démographique (1 million de ménages en plus entre 2010 et 2015) “devraient être assez puissants pour stopper, puis renverser le cycle baissier à partir de 2010”, estime M. Mirlicourtois.

La ministre du Logement Christine Boutin estime, dans une déclaration à l’AFP, que le redémarrage du marché immobilier se fera “à la fois en redonnant confiance pour les transactions dans l’ancien mais aussi en développant une offre de logements neufs”.

En attendant “les quelque 40.000 agences immobilières souffrent et les emplois y sont menacés”, souligne Henry Buzy-Cazaux, délégué général de la Fnaim.

Sur les 150.000 personnes oeuvrant dans la transaction immobilière (propriétaires d’agences, gérants, VRP, salariés, agents commerciaux), 15.000 à 22.500 sont menacés de perdre leur emploi en 2009, à cause notamment de la structure de rémunération liée pour un important pourcentage aux transactions réalisées, affirme M. Buzy-Cazaux.