Les armateurs français envisagent de demander le soutien de l’Etat

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Le port de Cannes, le 9 mars 2009 (Photo : Valery Hache)

[07/04/2009 14:15:05] PARIS (AFP) Le nouveau président d’Armateurs de France, Christian Garin, a jugé mardi que l’année 2009 resterait “difficile” pour le transport maritime et indiqué qu’il pourrait demander un “soutien” de l’Etat à certaines entreprises du secteur.

Pour l’année “2009, je ne vois pas pourquoi ce serait meilleur pour le transport maritime que pour le reste de l’économie: elle sera difficile”, a jugé M. Garin, qui vient d’être élu président d’Armateurs de France en remplacement d’Eudes Riblier.

“Nous souffrirons du ralentissement économique et du fait qu’il y aura pour un temps moins de marchandises à transporter”, a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

On pourrait “voir éventuellement quel type de soutien, au travers d’un fonds souverain ou autre, l’Etat pourrait donner de façon temporaire à telle ou telle entreprise sous forme de garantie lui permettant de faire face à des obligations particulières ou lui permettant de se développer”, a aussi déclaré M. Garin.

Cela serait en particulier nécessaire “si les banques ne jouaient pas complètement le jeu du soutien” aux entreprises, a-t-il précisé.

Mais la crise financière aura aussi un “impact positif” avec des annulations de commandes de navires qui créaient une surcapacité alimentée par la spéculation, selon M. Garin.

“Le marché devrait s’assainir par l’élimination des spéculateurs au profit des armateurs authentiques”, juge ainsi Armateurs de France dans son rapport annuel.

Ainsi, M. Garin a repris à son compte une estimation selon laquelle “40% des navires commandés en Chine ne seraient pas livrés”.

Concernant les commandes annulées, le courtier Barry Rogliano Salles (BRS) estime qu’en “l’espace de trois mois, environ 300 annulations ont pu être dénombrées”. Le rythme mensuel est “significatif et laisse anticiper des vagues d’annulations à venir beaucoup plus fortes”, juge ce courtier dans son rapport annuel.

En 2008, le retournement de conjoncture avait frappé le plus violemment le secteur du vrac sec, dont l’indice de référence –le Baltic Dry Index– s’est littéralement effondré. Le transport de conteneurs a été moins brutalement touché, mais reste freiné par le ralentissement des échanges dû à la crise économique.