Automobile : Ottawa aide les équipementiers, n’exclut pas faillites GM et Chrysler

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à Oshawa le 12 juin 2008 (Photo : Simon Hayter)

[07/04/2009 21:01:18] OTTAWA (AFP) Le gouvernement canadien a annoncé mardi une augmentation de 700 millions de dollars (566 M USD) des garanties de paiement aux équipementiers automobiles, en soulignant qu’il devait être prêt à faire face à d’éventuelles faillites de General Motors (GM) et Chrysler.

Le ministre de l’Industrie Tony Clement a annoncé que 700 millions de dollars seraient ajoutés au programme d’assurance offert aux fournisseurs de pièces automobiles par l’agence fédérale Exportation et Développement Canada (EDC), qui se montera ainsi à 1,25 milliard de dollars.

Cela équivaut à 20% des 5 milliards prévus dans le Programme américain d’aide aux fournisseurs de pièces d’automobiles, annoncé par Washington le mois dernier. Il y a environ 650 fabricants de pièces aux Canada, a précisé M. Clement.

Le gouvernement honorera aussi les contrats de garantie d’acheteurs de véhicules de GM et Chrysler, pendant la durée de la “période d’incertitude” actuelle sur le sort de l’industrie automobile nord-américaine, en attendant que les deux Grands mettent au point des plans de restructuration améliorés, a-t-il ajouté.

Une mesure similaire avait été annoncée la semaine dernière aux Etats-Unis par le président Barack Obama.

Saluant l’initiative canadienne, GM a indiqué poursuivre “ses efforts” pour finaliser son plan de restructuration “en prenant toutes les mesures nécessaires et en travaillant avec les gouvernements ainsi qu’avec tous ses détenteurs d’obligations”, a dit le constructeur dans un communiqué.

“La situation (du secteur) est mauvaise. Certaines parties empirent, d’autres s’améliorent”, a souligné au cours d’un point de presse M. Clement qui n’a pas écarté l’éventualité d’une faillite de GM et Chrysler.

“C’est clairement un sujet d’inquiétude. On avait l’habitude de dire (à leur propos) +trop grands pour faire faillite+. Je ne pense pas que cette formule soit encore valable”, a déclaré M. Clement au cours d’un point de presse.

Il a fait valoir que les gouvernements américain et canadien avaient dit la semaine dernière en demandant aux deux Grands d’améliorer leurs plans de restructuration, qu’ils préféreraient pouvoir approuver ces plans, mais qu’ils étaient aussi prêts à étudier d’autres options.

“Ce n’est pas la seule option. Nous devons nous préparer à d’autres options, y compris le chapitre 11 aux Etats-Unis (lois sur les faillites) et les dispositions canadiennes sur la protection contre les créanciers”, a dit le ministre.

Comme on lui demandait si Chrysler allait survivre, M. Clement a répondu: “c’est difficile à dire”. Il a précisé que les autorités canadiennes, notamment le ministre des Finances Jim Flaherty, avaient eu des discussions avec la direction de Fiat, qui travaille à une alliance avec Chrysler.

“Je pourrai peut-être vous donner une meilleure réponse dans deux ou trois semaines”, a ajouté M. Clement.

Evoquant les mesures annoncées mardi, M. Clement a expliqué qu’en “protégeant la garantie des véhicules neufs construits par GM et par Chrysler au Canada et en stabilisant davantage la situation des fournisseurs Canadiens de pièces d’automobiles”, Ottawa entendait “encourager les Canadiens à acheter des véhicules neufs”.