Banques russes : Medvedev pour un contrôle accru, la crise à ses débuts

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à Londres (Photo : Yuri Kadobnov)

[08/04/2009 12:50:58] MOSCOU (AFP) Le président russe Dmitri Medvedev a plaidé mercredi pour un contrôle accru de l’Etat sur les banques, alors que selon le président de la banque russe semi-publique Sberbank, Guerman Gref, la crise bancaire en Russie ne fait que commencer.

“Il y a une première approche (…), selon laquelle il ne faut rien réguler”, a dit le chef de l’Etat russe lors d’une conférence de presse.

“Il y en a une autre, selon laquelle il faut contrôler ces processus, en accordant les dotations nécessaires, les financements et une régulation de l’Etat” a-t-il ajouté, indiquant qu’il estimait que cette approche était “meilleure”.

“Pas tout le temps, mais en période de crise, pour une courte durée”, a-t-il précisé.

En principe, “il ne faut pas régir les taux d’intérêt, mais en période difficile, pendant six mois-un an, ces processus doivent se réaliser selon d’autres schémas. Comment le faire, c’est un autre sujet”, a-t-il encore dit.

“La crise bancaire en Russie n’en est qu’à ses débuts, et elle viendra du secteur réel de l’économie”, a déclaré de son côté M. Gref, ancien ministre du Développement économique, cité par l’agence russe Ria Novosti.

Selon le chef de la Sberbank, il n’y a pas eu de crise bancaire cet automne dans le pays, dans la mesure où les établissements russes n’étaient pas exposés aux produits financiers complexes.

Mais M. Gref a appelé les autorités russes à résoudre rapidement le problème du remboursement des prêts non performants, estimant que la croissance économique du pays en dépendait.

“La lenteur dans les prises de décision et l’affaiblissement des exigences de régulation mène à l’accumulation des mauvaises dettes”, a-t-il jugé, précisant que la proportion des défauts de paiements allait atteindre 20% du portefeuille de crédits des banques.

“La croissance du pays ne peut se poursuivre sans un assainissement du bilan du secteur bancaire”, a-t-il encore dit.

Le Premier ministre russe Vladimir Poutine a déclaré lundi que le risque d’effondrement du système bancaire russe avait “diminué”, soulignant qu’il avait été “réel et tout prêt de se produire” et prédisant une amélioration des conditions financières au cours des prochains mois.

Quelques jours auparavant, le ministre russe des Finances, Alexeï Koudrine, avait prédit une deuxième vague de problèmes dans le secteur financier, tout en soulignant qu’il n’y aurait pas de faillites majeures de banques.

La Russie est très touchée par la crise financière mondiale. Les Bourses de Moscou ont perdu plus des deux tiers de leur valeur depuis leur plus haut niveau en mai 2008. La crise menace aussi la croissance du pays, notamment en raison de la dégringolade des prix du pétrole, principale source d’exportation de la Russie.