[08/04/2009 20:20:21] PARIS (AFP)
à Lyon dans le restaurant Lyonnais “La Mère Brazier” (Photo : Fred Dufour) |
Les restaurateurs français, touchés de plein fouet par la chute de la consommation, ont vu leur chiffre d’affaires s’effondrer de 10% à 50% depuis janvier, mais ils attendent de la baisse de la TVA à 5,5% une bouffée d’oxygène.
L’activité dans les restaurants en province a chuté de 15% à 35% depuis le début de l’année par rapport à la même période un an plus tôt, a indiqué mercredi à l’AFP l’Union des métiers de l’industrie hôtelière (Umih), premier syndicat du secteur en France. A Paris, la chute est moindre, entre 10% et 15%, grâce à la présence de touristes.
Le Syndicat des hôteliers, cafetiers, restaurateurs et traiteurs (Synhorcat), deuxième organisation du secteur, se montre plus alarmiste, faisant état dans un communiqué d’une dégringolade de 20% à 50% du chiffre d’affaires en province et de 10,2% à Paris.
“En province, les régions touristiques souffrent le plus en raison de l’absence de touristes étrangers”, a expliqué Christine Pujol, présidente de l’Umih.
Les déjeuners d’affaires sont aussi moins nombreux et plus frugaux. Ainsi, l’activité des traiteurs et organisateurs de réception enregistre également un coup d’arrêt, avec une chute de 40% depuis le début de l’année, selon le Synhorcat.
Ces contre-performances ont débuté au second semestre 2008, forçant certains restaurants à multiplier les menus “anti-crise” moins chers que les menus traditionnels. Des mentions “soldes et promotions” sont aussi apparues sur les façades de certains restaurants, une première pour le secteur.
En vain: leur chiffre d’affaires a dégringolé de 7% à 12% au second semestre, selon Gira Conseil, un cabinet d’études spécialisé.
Parallèlement, les défaillances dans le secteur ont aussi explosé, augmentant de 16,2% sur un an à fin octobre, selon les derniers chiffres de l’Institut national de la statistique publiés fin mars.
Les restaurations traditionnelles et hauts de gamme sont les plus touchées, selon l’Umih et le Synhorcat, une fois de plus en raison de la baisse de l’activité touristique.
Le France reste la première destination touristique mondiale, mais elle a accueilli en 2008 moins de touristes étrangers et 2009 laisse entrevoir une “légère dégradation de la fréquentation”, a prévenu lundi le secrétaire d’Etat au Tourisme Hervé Novelli.
Quant aux touristes français, ils choisissent des séjours sur le territoire national, mais diminuent leurs budgets restauration.
“Ils consomment moins au restaurant ou optent pour la vente à emporter : la rue devient ‘le plus grand restaurant de France’ et ce phénomène s?accélère avec la crise”, a souligné le Synhorcat.
Pour relancer le secteur, les restaurateurs attendent impatiemment l’entrée en vigueur de la baisse de la TVA à 5,5%, contre 19,6% actuellement, à partir de janvier 2010.
“La profession espère qu’on pourra l’appliquer dès le 1er juillet 2009, ce qui nous permettra de baisser les prix plus vite”, a indiqué Mme Pujol.
Gouvernement et professionnels ont entamé fin mars des discussions sur la mise en oeuvre de cette nouvelle TVA et les contreparties que devront donner les restaurateurs, notamment en matière d’emploi, de baisse des prix ou de formation.
Les restaurateurs avaient prévenu avant même le début de ces discussions que leur priorité serait la sauvegarde de l’emploi et non la baisse des prix.
Celles-ci vont se conclure le 28 avril par les états généraux de la restauration.