Le Premier ministre japonais Taro Aso, le 5 avril 2009 (Photo : Toru Yamanaka) |
[09/04/2009 09:49:17] TOKYO (AFP) Le Premier ministre japonais, Taro Aso, a annoncé jeudi sa stratégie économique visant à sortir le pays de la crise et a espéré pouvoir créer 1,4 à 2 millions d’emplois en trois ans.
Dans un discours prononcé devant des journalistes, le chef du gouvernement conservateur a présenté les grandes lignes de sa vision économique. Il ambitionne de redynamiser la demande intérieure et dit vouloir faire du Japon le fer de lance mondial dans les secteurs innovants, notamment dans le domaine environnemental.
“Dans les trois années à venir, nous voulons propulser la demande de 40.000 à 60.000 milliards de yens (300 à 450 milliards d’euros) et créer de 1,4 à 2 millions d’emplois”, a déclaré le Premier ministre.
M. Aso souhaite notamment que des nouveaux postes soient proposés dans les secteurs de la santé, des soins ou encore dans ceux des énergies renouvelables comme des infrastructures et équipements propres.
Dans le domaine des aides aux personnes âgées, dont la proportion croît, M. Aso estime qu’il y a matière à créer 300.000 nouveaux emplois en trois ans.
“Même si de nombreux travailleurs perdent actuellement leur emploi, il y a une grave pénurie de main-d’oeuvre dans ce secteur”, a-t-il assuré.
Sa vision, qui s’étend jusqu’à 2020, fait aussi la part belle aux énergies renouvelables, solaire en premier lieu, qui devront représenter “20% de la consommation énergétique du pays en 2020”.
Il a aussi insisté sur le développement des voitures écologiques qui devront totaliser une nouvelle immatriculation sur deux en 2020.
Il entend de même pousser les consommateurs à remplacer leur vieil électroménager par des produits plus économes en ressources, à raison de 30 millions d’appareils par an.
M. Aso considère qu’il faut une “révolution générale pour créer une société à faibles émissions de carbone”. Selon lui, cela appelle des changements multiples, dans les modes de vie comme sur le plan de l’urbanisme.
Le Japon doit aussi selon lui être capable d’attirer 20 millions de visiteurs étrangers par an à compter de 2020, contre moins de 10 millions actuellement.
“Cela créerait un marché de 4.300 milliards de yens (33 milliards d’euros)”, a-t-il indiqué.
Plus tôt dans la journée de jeudi, le Parti libéral démocrate (PLD, droite) au pouvoir a approuvé un nouveau plan de dépenses de relance économique de 15.400 milliards de yens (115 milliards d’euros) préparé par le ministère des Finances pour combattre la crise.
Ces nouvelles dispositions, décidées dans l’urgence, sont censées permettre la mise en route de la stratégie de M. Aso. Elles doivent faire l’objet d’un vote au parlement pour valider une rallonge budgétaire.
En incluant les réductions fiscales et diverses autres modalités de soutien, l’économie japonaise devrait bénéficier, grâce à ce plan, d’un ballon d’oxygène supplémentaire de 56.800 milliards de yens (430 milliards d’euros).