Victimes de la crise : le Fonds d’investissement social désormais sur les rails

[10/04/2009 17:38:03] PARIS (AFP)

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à l’Elysée, lors d’une réunion avec les partenaires sociaux (Photo : Martin Bureau)

Nicolas Sarkozy et les partenaires sociaux ont installé vendredi, dans un climat plutôt consensuel, le Fonds d’investissement social (Fiso) pour la formation et la reconversion professionnelles des salariés les plus touchés par la crise économique.

Dans un premier temps, 2 milliards d’euros, pour la seule année 2009 selon l’Elysée, devraient être consacrés à ce Fonds, qui doit permettre, a déclaré le président de la République, de “mettre à profit cette période de crise et de baisse d’activité dans beaucoup d’entreprises pour former les salariés et préparer l’après-crise (…) plutôt que de les licencier”.

La création de cet organisme, proposée par la CFDT, avait été annoncée lors du sommet social du 18 février, après la journée de protestation du 29 janvier qui a mis entre 1 et 2,5 millions de personnes dans les rues.

Les syndicats y ont vu “un premier résultat important des mouvements de mobilisation”, avant celui prévu pour le 1er mai unitaire.

En présence des responsables syndicaux et patronaux et du Premier ministre François Fillon, M. Sarkozy a confirmé que “l’engagement financier de l’Etat est très important puisqu’il se monte à 1,5 milliard d’euros”.

Dans cette enveloppe, 200 millions seront consacrés uniquement aux jeunes, selon l’Elysée.

“L’Etat a pris ses responsabilités, il attend maintenant que les partenaires sociaux prennent les leurs et mobilisent les fonds dont ils disposent dans des proportions équivalentes (…)”, a fait savoir le chef de l’Etat.

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ôle emploi de Châtellerault, le 31 mars 2009 (Photo : Jacques Brinon)

Le patronat et les syndicats devraient apporter “entre 400 et 500 millions d’euros”, selon des sources concordantes. Il s’agira en fait de redéploiements de crédits, venant d’un fonds de la formation professionnelle et de l’assurance chômage.

Les chefs des cinq centrales syndicales ont critiqué le montant de la dotation de l’Etat. François Chérèque (CFDT) militait pour un financement total “de 5 à 7 milliards d’euros”. Bernard Thibault a jugé l’effort de l’Etat “très largement insuffisant”.

Toutefois, selon M. Chérèque, Nicolas Sarkozy “s’engage à rajouter des moyens si le système fonctionne et qu’il est nécessaire d’en faire plus”, ce qu’a confirmé l’Elysée.

Parmi les projets susceptibles d’être financés par le Fiso, le président a cité la “formation professionnelle pour les salariés exposés par la crise” et une meilleure indemnisation de ce qu’il appelle “l’activité partielle” plutôt que le chômage partiel.

Une convention devrait être signée à la mi-avril entre l’Etat et l’Unedic permettant de porter l’indemnisation à 75% du salaire brut.

Ce Fonds fonctionnera “sur la durée de la crise”, selon M. Sarkozy qui “n’est pas opposé” à sa prolongation au-delà de deux ans, si la formule fait ses preuves, a rapporté un conseiller.

A l’Elysée, on juge “extraordinairement positif” le résultat de la réunion de vendredi alors que “depuis vingt ans, tous les acteurs passent leur temps à se chamailler” sur les questions de formation.

Le Fonds, structure souple sans existence juridique, sera animé par une “cellule de pilotage” qui réunira chaque mois syndicats et patronat autour de la ministre de l’Economie Christine Lagarde et du secrétaire d’Etat à l’Emploi Laurent Wauquiez.