Séquestrations : pas de “négociation le pistolet sur la tempe” (CGPME)

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ésident de CGPME Jean-François Roubaud arrive, le 10 avril 2009 au Palais de l’Elysée à Paris (Photo : Martin Bureau)

[10/04/2009 14:23:22] PARIS (AFP) Le président de la Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises (CGPME) Jean-François Roubaud a demandé vendredi “à tous les chefs d’entreprise” de “ne pas commencer une négociation avec le pistolet sur la tempe”, en appelant le président Nicolas Sarkozy à agir contre les séquestrations de patrons ou de cadres.

“J’ai interpellé le président de la République en lui disant qu’il s’était engagé à agir pour empêcher ces actes qui sont hors-la-loi. Je lui ai donc demandé de mettre en place immédiatement quelque chose, des outils pour qu’on arrête ces séquestrations”, a déclaré M. Roubaud à sa sortie de l’Elysée.

Il venait de participer à une réunion des partenaires sociaux autour du chef de l’Etat consacrée à la mise en place du Fonds d’investissement social. “Personne d’autre n’a évoqué le sujet”, selon l’Elysée.

“J’en profite pour demander à tous les chefs d’entreprise qui m’entendent de ne pas céder à ces séquestrations et, tout du moins, (de) ne pas commencer une négociation avec le pistolet sur la tempe. Pas de négociation si vous êtes séquestrés, c’est anti-républicain, anti-démocratique et la CGPME s’y oppose formellement”, a poursuivi M. Roubaud.

Il a demandé au gouvernement de “mettre en place les suites judiciaires qui s’imposent dans ces cas hors-la-loi”.

La CGPME “engage les personnes concernées à déposer plainte en justice” en cas de séquestration, a ajouté la confédération vendredi dans un communiqué. Elle a aussi recommandé à tous les entrepreneurs “de considérer comme nulles et non avenues les concessions extorquées par la menace”.

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çois Chérèque (D) de la CFDT et Bernard Thibault le 30 mars 2009 à Paris (Photo : Eric Feferberg)

Au nom du Medef, Benoît Roger-Vasselin, interrogé par la presse sur ce sujet, a estimé qu’il n’avait “pas l’intention de mettre de l’huile sur le feu” et qu’il ne fallait pas “se focaliser” sur ce point.

Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a estimé pour sa part qu'”on en parle beaucoup trop”, jugeant “étonnant un tel tapage”. Rappelant qu’il était “fils de sidérurgiste”, il a affirmé avoir vécu des situations “bien plus dures” dans les bassins de Lorraine dans les années 1970-1980.

Selon M. Chérèque, il n’est “pas bon que les responsables politiques fassent des polémiques” là-dessus. Il a attribué les séquestrations à “un manque de dialogue” dans les entreprises.

Son homologue de la CGT Bernard Thibault a comparé ces opérations à “une vaguelette, et encore…”, en insistant sur le fait qu’elles avaient lieu “dans un cadre syndical, réfléchi”, indiquant que les salariés savaient qu’il n’était pas de leur intérêt d’avoir recours à “des formes d’actions qui leur seraient préjudiciables”.

Le numéro un de FO Jean-Claude Mailly a comparé les actions menées à celles qui consistent à “mettre un élève au piquet”, en soulignant qu'”il n’y a pas eu de violences” dans les différents cas. Selon lui, “les salariés veulent tout simplement ouvrir des négociations”.