à Pama, dans le centre du Burkina Faso (Photo : Issouf Sanogo) |
[11/04/2009 10:01:09] OUAGADOUGOU (AFP) Quatre pays africains producteurs de coton ont obtenu samedi à Ouagadougou une aide du Brésil de 4,7 millions de dollars US, destinée au développement du secteur cotonnier qui fait vivre quelque 10 millions de personnes sur leur territoire.
Cette aide non remboursable est destinée au Bénin, au Burkina Faso, au Mali et au Tchad, tous membres fondateurs de l’Initiative coton (C4) qui avaient en partie été à l’origine de l’échec des négociations sur le cycle de Doha en 2003 à Cancun (Mexique), a indiqué le ministère burkinabè des Affaires étrangères.
Ces pays demandent, sans succès, dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), que soient mis fin aux système de subventions accordées par les pays développés – notamment les Etats-Unis – à leurs producteurs de coton.
L’aide accordée par le Brésil doit contribuer à la lutte contre les ravageurs ou encore aux techniques de récupération des sols appauvris.
Elle va également servir à “l’échange de matériel végétal pour élargir le fonds génétique dans le cadre de l’amélioration variétale” pour le Burkina Faso, seul pays de la région à s’engager dans la culture du coton génétiquement modifié, selon le chef de la diplomatie burkinabè, Alain Bédouma Yoda.
ésident brésilien Luiz Inaio Lula da Silva, le 15 juin 2004 à l’UNCTAD, pour relancer le cycle de Doha de l’OMC (Photo : Evaristo Sa) |
“Cette aide va redynamiser la recherche sur le coton dans nos quatre pays et permettre une collaboration plus fructueuse avec les instituts de recherche du Brésil”, a estimé M. Yoda, qui a signé l’accord avec l’ambassadeur du Brésil à Ouagadougou, Santiago Alcazar.
En 2003, le Brésil avait obtenu auprès de l’OMC le démantèlement des aides accordées par le gouvernement américain à ses producteurs de coton, estimant que ces subventions pénalisaient les producteurs des autres pays. Mais Washington se refuse jusqu’à présent à appliquer la totalité de la décision de l’OMC.
Le Brésil a réclamé, le mois dernier, 2,5 milliards de dollars de sanctions contre Washington pour ne s’être pas mis en conformité avec cette condamnation de l’OMC.
“Jusqu’à présent, les pays du Nord (…) nous empêchent de développer notre secteur du coton par leurs subventions alors que c’est une activité très nourricière pour un pays comme le Burkina Faso”, a déploré M. Yoda.