Tunisie : Les chiffres du pont Radès-La Goulette

Avec un trafic évalué à 30.000 véhicules/jour, le pont Radès-La
Goulette, un édifice de 2000 m d’ouvrages d’art, nécessitant la construction de
12,6 Km de routes rapides urbaines en 2×2 voies, l’assèchement et le
remblaiement d’environ 20 ha, sera, d’après certaines sources au ministère de l’Equipement,
de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire, un axe structurant des banlieues
nord et sud de la capitale, une garantie de la fluidité de la circulation, un
vecteur de synergie entre les différents pôles de la région du lac et un maillon
vital de la ceinture du Grand Tunis.

Après le démarrage des travaux en août 2004 sous la supervision du bureau de
contrôle franco-tunisien (Veritas France/ Veritas Tunisie) avec un financement
tuniso-japonais à hauteur de 141 MDT, le projet a été réalisé en 5 lots
comprenant le pont principal de 260 m de long enjambant le canal de navigation
de Tunis, la liaison sud de 2,6 Km reliant Radès, l’échangeur assurant tous les
sens, le cordon nord de 6,5 Km, jonction entre la route express Tunis-La
Goulette/Marsa-Gammarth et enfin l’éclairage public du pont (1.000 foyers).

«Il s’agit d’un ouvrage extradossé à trois travées continues de 70 m de
longueur en rive et 120 m au niveau central, constituées par des poutres
caissons triangulaires à 3 alvéoles de 23 m de large», nous dit l’un des
ingénieurs de la direction générale des Ponts et Chaussées, qui a mis l’accent
sur le dispositif antisismique, censé bloquer le mouvement transversal des
ouvrages, la mise en place de 1.000 Km de câbles précontraints et
l’installation, tout au long du pont principal, d’un système de surveillance
structurelle informatisé avec 50 capteurs numérisés et une dizaine de caméras,
reliés à une salle de commande, permettant la gestion des alertes et des
alarmes.

Finalement, l’œuvre, prouesse technique majeure, a, d’après monsieur Aissa
Baccouche, urbaniste et sociologue notoire, «une vocation de réseautage, de
maillage tout en mettant en agilité les échanges commerciaux et humains d’une
société, dit-il, en mouvement, ouverte au monde, à la recherche, depuis
toujours, de nouvelles lignes de force, conformément à une longue histoire de
dépassement et de régulation.