Sitap 2009 : le nouveau pari de l’immobilier tunisien à Paris

A deux mois de la deuxième édition du Salon de l’Immobilier Tunisien à Paris
(SITAP, 12-14 juin 2009), tout –ou presque- est en place, y compris le stress.
Comme l’année dernière à la même époque, pour la première édition. Car, au lieu
de dormir sur les lauriers du succès de 2008, Kamel Landoulsi, promoteur et
organisateur de cette manifestation, s’est lancé un nouveau défi : faire plus
grand et mieux que la première fois. Plus grand, c’est déjà acquis : l’ORSAF
(Organisation de Salons et Foires), organisatrice du SITAP a déjà choisi de
déménager le salon de l’Espace Charenton à l’Espace Champerret, dans le 17ème
arrondissement, plus luxueux, en multipliant l’espace d’exposition par trois –à
6.000 m2. De même, l’organisateur a réussi le tour de force de multiplier par
trois –également- le nombre d’exposants, qui va passer de 75 à 220. Tout s’est
fait de manière quasi mécanique. Satisfaits, les participants à la première
édition ont presque tous rempilé, parfois sans avoir été démarchés de nouveau.

Absente en 2008, la Société tunisienne de banque (STB) a été un des premiers
exposants à réserver un stand, tout simplement parce qu’elle a en sa tête M.
Abou Hafs Amor Najai, qui a vécu cette première expérience alors qu’il était à
la tête de la Banque de l’Habitat (BH). Cette dernière a non seulement confirmé
sa participation mais s’est réservé un stand de plus de 200 m2, sept fois plus
grand qu’en 2008. Les nouveaux exposants se sont, quant à eux, laissés, en
général, assez facilement convaincre parce qu’ils ont vu que les absents ont eu
tord.

Reste à mieux faire que lors de la première édition, c’est-à-dire de réussir
à attirer les 60.000 visiteurs promis aux exposants –trois fois plus que lors de
la première édition-, et que ces derniers réalisent un chiffre d’affaires
suffisant pour garantir leur satisfaction –dont le taux s’est établi à 90% pour
ce qui est de la première édition.

Et à cela Kamel Landoulsi s’attèle, mais pourra-t-il relever le défi qu’il
s’est lancé ? La crise économique, qui fait des ravages en France, comme dans le
reste de l’Europe, et est de nature à inciter tant les Français que les
Tunisiens vivant dans ce pays à serrer les cordons de la bourse –et à reporter,
voire abandonner, leurs projets d’investissements dans l’immobilier- est un
motif d’inquiétude. D’ailleurs, M. Kamel Landoulsi n’a pas manqué de noter qu’en
France le Salon National de l’immobilier, qui s’est tenu du 19 au 22 mars 2009 à
Paris, n’a attiré que 45.000 visiteurs. Faut-il s’en inquiéter ?

L’organisateur du Sitap ne se laisse pas démonter et décourager. Son
optimisme est d’ailleurs partagé par Mme Najoua Baccouche Ardin, gérante de l’ORSAF.
«SITAP 2009 est promis à une belle réussite», affirmait-elle récemment à «La
Presse Magazine». En tout cas, tout a été mis en œuvre pour que la réussite soit
au rendez-vous. Kamel Landoulsi –qui s’est rendu à Paris une bonne dizaine de
fois en une année- a renforcé l’équipe de Tunis –une vingtaine de personnes,
totalement dédiées au SITAP- par les services d’une agence de conseil en
communication et d’un attaché de presse à Paris où va se jouer la bataille pour
les 60.000 visiteurs espérés. Et visés par la campagne médiatique tous azimuts
lancée début avril et utilisant une multitude de supports allant de la
radio-télévision –300 spots sur Radio Orient, et d’autres sur Radio Mosaïque, et
«TV7»- à l’affichage –750 affiches sur 400 stations de métro de Paris, en
passant par des insertions dans la presse spécialisée –«Acheter-Louer» et grand
public –le journal gratuit «20 minutes» qui compte plus de 2,6 millions de
lecteurs par jour- et la distribution de 200.000 «flyers» dans les zones
«communautaires» habitées et fréquentées par les Tunisiens.

Kamel Landoulsi gagnera-t-il son nouveau Paris ? S’il y parvient, il aura
réussi à lancer pour de bon le concept du SITAP. A défaut, il lui faudra revenir
à la charge l’année prochaine, avec plus d’acharnement. Et en espérant que la
reprise économique aura d’ici là au moins commencé à faire sentir ses premiers
effets.