Informatique : la filiale d’un conglomérat indien achète 31% de Satyam

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ésident de Satyam, B. Ramalinga Raju, le 17 octobre 2008 à Hyderabad (Inde) (Photo : Noah Seelam)

[13/04/2009 09:49:18] BOMBAY, Inde (AFP) La filiale informatique du conglomérat industriel indien Mahindra and Mahindra a acheté lundi une part stratégique de l’ex-fleuron local des logiciels, Satyam, trois mois après l’éclatement d’un scandale de fraude comptable d’un milliard de dollars, a annoncé la société.

Au terme d’un processus de vente aux enchères amorcé en mars, la société “Tech Mahindra a remporté l’offre (d’achat) à 58 roupies par action” pour une part de 31% de Satyam, a déclaré à l’AFP une porte-parole de Satyam.

Le processus de vente de l’ancien quatrième groupe d’infogérance implique pour l’acheteur d’acquérir 20% supplémentaires via une offre publique d’achat.

Des télévisions évaluent à près de 29 milliards de roupies (580 millions de dollars) la somme que Tech Mahindra devra débourser pour prendre 51% de Satyam, basée à Hyderabad et cotée à Bombay et à New York.

Le groupe valait 7 milliards de dollars il y a un an.

Satyam joue sa survie depuis la démission début janvier de son fondateur et président, B. Ramalinga Raju, qui a avoué une escroquerie de plus d’un milliard de dollars dans les comptes. Il avait alors révélé avoir falsifié les bilans et fait artificiellement gonfler les bénéfices sur plusieurs exercices.

Il est en prison et poursuivi en justice par la police criminelle depuis la semaine passée pour “fraude”, “tromperie” et “association de malfaiteurs” en compagnie de son frère et sept autres personnes, parmi lesquelles deux auditeurs du célèbre cabinet PriceWaterhouseCoopers.

Une nouvelle direction a été nommée par le gouvernement pour redresser Satyam et en vendre la majorité du capital.

Il restait officiellement deux prétendants dans la course: la multinationale de l’ingénierie Larsen and Toubro, qui possède déjà 12% de Satyam et Tech Mahindra du conglomérat Mahindra and Mahindra, qui fabrique notamment des tracteurs et voitures.

La déconfiture de ce champion de l’infogérance –secteur qui a fait la renommée internationale de l’Inde– a ébranlé le modèle capitaliste de la dixième puissance mondiale, qui craint que sa réputation auprès des investisseurs étrangers n’en soit durablement ternie.

Ce que des analystes surnomment le “Enron indien” est le plus grand scandale connu de l’histoire économique de l’Inde.